Dans le but d'épicer leur mariage, Gerald amène sa femme Jessie dans une maison isolée dans les bois. Sur le point de vivre de nouvelles expériences sexuelles, Gerald menotte les deux bras de Jessie sur le lit et... meurt d'une attaque cardiaque. Jessie est emprisonné sur le lit, avec en plus un chien affamé qui se nourrit du corps de son mari et qui est sur le point de se nourrir d'elle. Jessie en vient à avoir des hallucinations qui la mène à remettre complètement sa vie en doutes, mais ses hallucinations semblent également l'aider à se sortir de sa situation.
Stephen King semble revenu à la mode après le succès du remake de IT et ne soyez pas surpris de revoir des remakes, de remakes de ses romans (La chaîne devient de plus en plus longue!). Est arrivé en 2017 une première adaptation originale des romans du maître de l'épouvante, roman passablement apprécié, mais dont l'idée même d'une adaptation cinématographique était questionnable, tellement le roman avait une étrange narrativité. Mais voilà que le défi est relevé et avec un certain succès il faut dire! Mike Flanagan, un réalisateur d'horreur talentueux, convaincant et rigoureux s'attaque à GERALD'S GAME avec beaucoup d'adresse et réussit à diriger un film qui va littéralement dans toutes les directions alors que son personnage principal demeure toujours au même endroit. Le film présente une histoire complexe, mais la structure d'une façon tout à fait cinématographique. Flanagan au lieu de se concentrer sur la structure de l'histoire, déjoue son défi complexe pour se concentrer sur la solution de chacun des problèmes du personnage principal. Étonnament, GERALD'S GAME paraît organique.
La première chose à savoir, c'est que GERALD'S GAME n'est PAS un film d'horreur et est davantage un thriller à saveur très dramatique. Alors que le début du film laisse présager une terrible histoire de survie avec un animal comme menace (King avait déjà fait Cujo et a souvent présenté le chien comme un prédateur dangereux dans ses romans), la majorité du film est plutôt tenu entre des dialogues avec le personnage principal et des hallucinations d'elle-même et de son mari mort, ainsi que de flashbacks tentant de mieux présenter le personnage.
Un élément très impressionnant, est le fait que Flanagan a non seulement trouvé le moyen de faire un bon film avec le roman de Stephen King, il a su capter l'atmosphère d'un roman de Stephen King. On a véritablement l'impression de voir un de ses romans à l'écran, tellement l'essentiel des éléments romanesques de King se sont retrouvés sur petit écran. King est un conteur prenant, Flanagan le duplique avec la caméra, ce que j'ai rarement vu dans une de ses adaptations.
Le défaut du film à mon sens, est son dernier dix minutes, qui change complètement de registre, de ton et qui amène à une résolution un peu bizarre. Disons que le film tasse des éléments planant en termes de doutes que l'on aurait aimé flou jusqu'à la fin et que la résolution de l'histoire n'amène aucune véritable satisfaction.
Définitivement à voir, GERALD'S GAME m'apparaît comme un film assez unique, qui ne prend aucun détour ni facilité pour confronter les éléments les plus difficiles à adapter de son roman d'origine. La preuve d'un grand travail d'adaptation et de réalisation.