Nombre de messages : 6045 Age : 67 Localisation : Québec Date d'inscription : 15/01/2006
Sujet: THE BABADOOK Lun 15 Fév - 17:14
The BABADOOK aka Mister Babadook - Jennifer Kent avec Essie Davis, Noah Wiseman, Daniel Henshall, Hayley McElhinney, 2014, Australie, 94m
Amélie élève seule son fils de six ans, Samuel. Pour cause, son mari est décédé alors qu'il la conduisait à l'hôpital pour accoucher de son fils. Un jour, elle découvre et lit au petit un livre appelé Mister Babadook. Un livre dérangeant qu'elle ne terminera pas ce soir là, déjà que son fils et elle dorment très mal. Évidemment le jeune garçon fera des cauchemars ou le Babadook le visite et il prie sa mère de ne passe le laisser entrer. Amelia, de plus en plus troublée, commence à douter de ses propres sens pendant que ses relations avec sa sœur s'enveniment.
Si vous ne voulez pas en savoir plus, ne lisez pas la suite, comme Amélie le fera et le regrettera. Si au début on regarde cette histoire au premier degré, il deviendra de plus en plus évident que l'on a plus affaire à une fable psychologique, une métaphore étalée avec soin par une réalisation finement maîtrisée. Les deux acteurs principaux sont absolument magnifiques. On a vraiment envie de foutre une bonne fessée à ce marmot insupportable. Il n'a cependant pas de nombreuses raisons d'être parfaitement équilibré, sa mère semblant ne voir en lui que la raison de la mort de son bien aimé époux. Elle, ne percevant plus très bien l'univers qui l'entoure, n'arrive plus à voir les attentions d'un collègue, refuse systématiquement que ses proches évoquent le défunt ou tentent de séparer mère et enfant. L'arrivée non surprenante des services sociaux relève d'une incompétence crasse, mais rappelle que ce monde en est un vu au travers du prisme de l'esprit dérangé de la mère. J'ai beaucoup pensé à Répulsion de Roman Polansky, dont la réalisatrice avoue l'influence, qu'elle cite en compagnie de David Lynch, ce qui n'est pas non plus trop surprenant. Le travail de mise en scène évacue pratiquement, mais non strictement, toute couleurs des décors et accessoires, évoquant le cinéma expressionniste allemand d'autrefois. Les effets, tous pratiques, sont d'une efficacité remarquable. En retournant au menu du dvd et en relisant des extrait du livre, les scènes finales prennent leur sens. On est pas en face d'un croque-mitaine tout à fait réel, plus une manifestation de la psyché dérangée et traumatisée de cette femme qui refuse de faire son deuil et qui transpose sa rage intérieure sur sa progéniture et l'univers qui l'entoure. Un voyage onirique troublant ou les deux acteurs en symbiose offrent des prestations remarquables, Essie Davis est plus crédible en femme possédée et dérangée que bien des exemples des dernières décennies. Un bijou de film fantastique.
_________________ Mario aka Blanc Citron
Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
Sujet: Re: THE BABADOOK Sam 20 Fév - 4:18
C'était effectivement très intéressant, le film offre une approche originale de son sujet tout en osant affirmer des choses qui ne se disent pas (élever des gamins, ce n'est vraiment pas que du bonheur) et en plus c'est très beau à regarder.
THE BABADOOK
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