Mathieu Lemée
Nombre de messages : 675 Localisation : Montréal Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: 2 GUNS - 2013 - Baltasar Kormákur Jeu 3 Juil - 13:03 | |
| 2 GUNS aka Quitte ou Double - 2013 - États-Unis - 109 minutes. Réal.: Baltasar Kormákur Int.: Denzel Washington, Mark Wahlberg, Paula Patton, Bill Paxton, Edward James Olmos, James Marsden, Robert John Burke, Patrick Fischler, Allie DeBerry, Fred Ward. Dans le Sud des Etats-Unis, Robert Trench et Michael Stigman travaillent depuis un an pour le compte d’un baron de la drogue mexicain: Papi Greco. Bien qu’ils ne se fassent pas confiance mutuellement, Trench et Stigman se mettent d’accord pour cambrioler la banque où Papi cache 3 millions de dollars en argent blanchi. Tout se déroule bien jusqu’à ce que les deux hommes se rendent compte qu’ils n’ont en fait pas volé 3 millions, mais 43 millions. Après leur fuite en voulant l’un comme l’autre trahir son partenaire, Trench et Stigman s’aperçoivent qu’ils sont tous les deux des agents infiltrés. Trench travaille en effet pour la DEA tandis que Stigman bosse pour les services secrets de la Marine. Désavoués par leurs employeurs, considérés comme de dangereux criminels recherchés et traqués à la fois par les hommes de Papi Greco et par la police, Trench et Stigman doivent apprendre à se faire vraiment confiance pour survivre et trouver d'où provient ce mystérieux 43 millions de dollars, qu’ils ont auparavant perdu aux mains de leurs supérieurs corrompus. Ils découvrent non sans mal que Papi Greco est associé avec un agent de la CIA, un dénommé Earl, qui n’hésite pas à employer la torture et des méthodes brutales pour récupérer l’argent. Afin de se sortir du cercle vicieux dans lequel ils sont coincés, les deux flics n’ont plus le choix d’agir vraiment comme des hors-la-loi afin d’improviser un piège qui pourrait les innocenter et éliminer tous leurs adversaires en même temps. Tiré d’un populaire roman graphique de Steven Grant, 2 GUNS bat le rappel de certains ingrédients qui ont fait le succès des films d’actions de série B datant des années 70. Corruption généralisée, policiers décontractés agissant dans l’illégalité, érotisme, moments irrévérencieux, répliques mordantes, bagnoles ronronnantes et rutilantes, galerie de trognes bien typées, fusillades pétaradantes; tout y passe et les auteurs n’ont pas eu peur de verser par moments dans la gratuité pour alléger encore la sauce. Pourtant, si la recette de ce film commercial est d’une simplicité identifiable, le récit prend souvent des détours tortueux à la Tarantino un peu inutiles qui rallongent parfois le film, bien que le spectateur ne s’y perd pas en route. Plus habitué aux polars stylisés et à des univers nordiques d’une froideur glaciale dans ses précédents efforts, l’Islandais Baltasar Kormákur va cette fois à l’opposé et opte pour le soleil brûlant du sud des États-Unis et du Mexique pour mettre en scène de façon enjouée ce film de commande, où il se plait à employer de bonnes vieilles méthodes classiques ayant fait leurs preuves dans le plus pur style «vieille école». Le tout est joliment rehaussé par une lumineuse direction-photo, un cadrage méticuleux et un montage souple qui nous épargne les coupures frénétiques de type vidéoclip qui empestent depuis trop longtemps la plupart des films d’action récents. Qui plus est, le dosage action-humour est plutôt réussi et équilibré, ce qui a de quoi étonner devant la floppée de produits imbuvables que le mélange des genres a livré ces dernières années. Sans doute que la spontanéité du ton et de l‘ambiance générale y est pour quelque chose, tout en aidant à mieux faire avaler les méandres des jeux temporels dans l’intrigue. On l’aura également deviné, la portion humoristique repose sur la relation conflictuelle entre les deux héros virils, qui s’échangent quelques vannes biens senties et soutenues, quand ils ne dessoudent pas tout ce qui bouge incluant des animaux. À cet égard, la chimie qui opère entre Denzel Washington et Mark Wahlberg représente d’ailleurs le cœur du film. Toujours est-il donc que malgré qu’il soit estampillé produit standard, prévisible, déjà-vu et usiné ne réinventant pas le bouton à quatre trous, 2 GUNS se veut un bon divertissement assumé, parfois coloré sans être extravagant et qui se boit comme une sangria sur une terrasse ou qui se mange comme la cerise sur le sundae. Soulignons qu’Edward James Olmos en baron de la drogue truculent et Bill Paxton en sadique agent corrompu de la CIA, ont largement l’occasion de se mettre en valeur par leurs savoureuses interprétations. | |
|