Mario aka blanc citron Admin
Nombre de messages : 6045 Age : 67 Localisation : Québec Date d'inscription : 15/01/2006
| Sujet: La BÊTE IMMONDE - Jann Halexander Mer 22 Mai - 13:22 | |
| La BÊTE IMMONDE - Jann Halexander avec Ariane, Marie-Christine Darah, Mathilde de Sèvres, 2012, France, 45m Le moyen métrage est la fin d'une trilogie qui n'en est pas tout à fait une. Ce que l'on nous explique avant de débuter. Il y eut d'abord, en 2006, "Stratos le Magnifique", film érotico-trash, une "allégorie sur le métissage" sur scénario de Jann Halexander, qui se réapproprie le personnage différemment dans le court "Occident", qui ne conservait que le personnage, Stratos Reichmann. La Bête immonde s'ouvre donc sur la mort du jeune Hector Da Silva, métis, homosexuel, trouvé mort è la lisière de la forêt des Charniers, près de Maggelburg, petite ville quelque part en Europe, qui refuse de se voir entachée par ce scandale. La Bête immonde est une légende, mais nous avons vu dès le début quelqu'un habillé tel un membre du Ku Klux Klan. La soeur de la victime, Ariane, cherche à trouver le coupable et pour ce faire va contacter une femme qui a écrit un bouquin sur la forêt maudite. Il est alors question de la légende de Stratos Reichmann, qui serait venu dans la région une dizaine d'années auparavant. On va jusqu'à parler des deux premiers films de la trilogie. La dédicace à Jean Rollin annonce les couleurs. En ce sens qu'on visionne un moyen métrage au budget fort mince, aux acteurs au jeu théâtral, filmé avec une mise en scène sobre. Le montage parle de la polémique des étrangers, des métis et de l'homosexualité par le biais de séquence de reportages qui n'hésitent pas à montrer les opinions fort diverses des gens interrogés, y comprit la haine et le racisme. Je ne sais pas si plonger le débat à l'intérieur d'un récit fantastique, aide ou nuit, en tout cas, c'est une approche qui, tout en n'évitant pas la polémique, semble élever la discussion à un autre niveau. Au-dessus des propos haineux primaires des xénophobes et homophobes, certes. Le final sera en ce sens fort intriguant et pas banal. Une mise en scène que je croyais toute en plans fixes, un souvenir qu'une revisite dément, il y a de la caméra à l'épaule, quelques zooms, avec un rythme lent, presque contemplatif. Une approche qui refuse le sensationnalisme, qui aborde son sujet pratiquement comme il faut aborder le débat, sereinement, humainement. La forme en accord avec le fond. En ce sens, c'est intéressant pour qui découvre un côté sombre de la vie de certains qui se croient tiraillés entre deux couleurs, de ceux qui se réclament d'une extrême droite et qui oublient de voir en face d'eux des camarades sur Terre. Alors on ne sait pas si le réalisateur poursuivra uniquement sa carrière en musique, mais son incursion au cinéma est la bienvenue. _________________ Mario aka Blanc Citron
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