Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: NORIKO'S DINNER TABLE - Sion Sono, 2005, Japon Mer 12 Déc - 18:34 | |
| aka: SUICIDE CLUB 0; SUICIDE CLUB 2 Ça ne rigole pas autour de la table de Noriko.... Une lycéenne de campagne qui a décidé sur un coup de tête de rejoindre une comparse tokyoïte virtuelle qui lui a fait miroiter un avenir dépassant toutes les attentes – et détruisant tous les acquis - qu’elle pouvait avoir jusque-là. Etonnante suite - et complément - à "Suicide Club", "Noriko's Dinner Table" ne cherche certainement pas à séduire, ni à faire plaisir, et en rajoute une couche quant au niveau critique des valeurs de la cellule familiale au Japon - et par extension au monde occidental – que le premier film pouvait offrir.... "Noriko’s Dinner Table" ne parle pas d'un malaise national, mais bel et bien mondial. Le film ne va pas chercher à séduire les amateurs d'hémoglobine (les rares scènes sanglantes sont majoritairement issues de recyclages du suicide d'ouverture de "Suicide Club") et préfère interroger ses spectateurs en prenant un malin plaisir à tourner le couteau dans la plaie de quiconque pourrait être confronté à des conflits "parents-enfants" - que l'on se place d'un côté ou de l'autre. Les personnes non concernées pourront sans doute voir cela d'un œil détaché, mais pour les autres, difficile de ne pas être interloqués. Si j'avais vu le film à sa sortie, sans doute me serais-je dit qu’il ne pouvait concerner qu'une société en orbite comme le Japon, avec son obstination technologique unidirectionnelle, que celle-ci penche vers l’orientation professionnelle, la pop musique, les amis virtuels, ou toute autre valeur superficielle, mais force est de constater que l'Occident a suivi le même chemin et n’est qu’un acteur identique de cet univers matérialiste au sein de l’évolution de la société de ce début de XXIe siècle... Je me relis et je me trouve un peu lourd, mais c'est ce que m'inspire ce salaud de film terriblement touchant et pourtant tourné en vidéo moche sur plus de 2h30min. Et c’est là que se trouve la force de l’auteur. De savoir taper juste là où il faut mais de manière brute et directe. Allez demander à Michael W.S. Anderson ou Robert Altman d'en faire autant.... A aucun moment ils n’auront su mettre le doigt de manière aussi intrigante et efficace sur ses questions de sociétés. Et il fallait bien un auteur aussi gonflé et iconoclaste que Sion Sono pour y parvenir. | |
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