VACANCY aka Motel (France) aka Vacant (Canada)- Nimrod Antal avec Luke Wilson, Kate Beckinsale et Frank Whaley, 2007, États Unis, 85 min.
David et Amy Fox sont un couple sur le déclin suite à la mort de leur jeune garçon il y a six mois. Ils décident de ne rien officialicer mais planifient de signer les papiers du divorce après la fête d'anniversaire des parents d'Amy. Pendant le voyage, la voiture du couple tombe en panne et ils décident de passer la nuit dans un hôtel hyper crasseux. Rapidement, l'ambiance s'intensifie dans la chambre où le voisin de la chambre trois fait un boucan d'enfer dans ce qui semble être une tactique pour les intimider. Ensuite, David place un VHS dans le vidéo qui découvre un SNUFF FILM mais le pire dans tout ça, c'est que l'enregistrement provient DE LEUR CHAMBRE!
Toujours très intéressant de voir un film qui se démarque et VACANCY n'est certainement pas un film parfait ni un fleuron du genre mais il possède beaucoup de qualité et ce, dans une industrie qui s'obsède à donner des gimmicks à des mauvais films plutôt que d'y mettre un certain effort. On sent depuis les débuts de la série SAW, un retour vers un certain réalisme de l'horreur sans démons, créature et tout le tralalala vers l'enfer et ce qui a été rafraîchissant un jour est devenu tellement surutilisé aujourd'hui que l'efficacité n'en est que diminué. Nimrold Antal fait un film qui ne se perd pas dans un festival d'intestins et qui reste dans la ligne de popularité réaliste de l'horreur. C'est un film d'horreur maquillé derrière un thriller fignolé où tous les outils de l'horreur y sont comme on peut le voir par le travail sur la bande sonore et les éléments qui sortent de nulle part, mais aussi un thriller psychologique (et bon, très physique aussi) qui n'offre que de l'action au moment où il démarre. Un maigre 85 minutes, bien utilisé et qui coupe dans le gras, présentant rapidement nos personnages, mettant en situation en jouant bien avec l'atmosphère pour ensuite démarrer pour notre plus grand plaisir.
L'efficacité du film se tient également sur la modestie des artifices. Le cinéma d'horreur semble toujours s'obliger à présenter beaucoup de personnages pour montrer différentes façon des les éliminer et de là se tient souvent le succès de la chose, on n'a souvent rien à foutre des personnages et plus vite ça crève et mieux on s'en porte. VACANCY tire son mérite du fait qu'il limite ses personnages à cinq parlant et à trois qui ont plus de trois lignes avect dans ce lot, celui du vilain. En placant tout le focus sur ses deux héros, Antal fait que même si ils sont vites tracés, il a tout l'espace nécessaire pour les faire parler en action sans avoir à se méler dans le mélodrame et les fonds biographiques dont on a souvent rien à foutre. C'est donc dire que le côté épuré vient ajouter au film une efficacité et ce même si un traitement de la sorte enlève évidemment les possibilitées de profondeur du projet, ce que de toute façon on ne cherche pas souvent ni nécessairement dans ce genre d'expérience. Antal utilise la simplicité pour nous tenir au bout de notre siège et pour que nos copines se chient dessus jouant entre les coupes rapides de l'action, mais prenant dangereusement son temps dans certaines scènes où on sait que quelque chose de terrible risque de se passer. Un réalisme de sa part qui se tient dans le subjectivisme qui semble nous crier que l'expérience des personnages est terrible, mais qu'elle n'est pas impossible pour nous qui regardons le film.
Beaucoup ont détesté la fin du film et honnêtement, on ne peut beaucoup les blâmer considérant qu'elle semble très facile avec son ouverture, le climax qui semble inachevé et surtout une course folle qui semble tomber un peu à plat au moment où la tension est à son maximum. Comme si après que l'essentiel est été dit, on est relégué la fin un peu en second plan au niveau de l'importance. Le coeur trouvera tout de même le moyen de battre avant cette partie du film mais c'est dommage quoique probablement très a amené car quand on reste dans une ligne de pensée réaliste, vaut mieux le rester jusqu'à la fin sans se mêler dans les twists, c'est ce qui arrive ici mais dans cette simplicité, on sent qu'on tombe à plat.
Ce ne sera peut-être pas votre genre mais VACANCY possède néanmoins assez de qualités pour se mériter le visionnage et peut-être même assez pour devenir populaire avec le temps. Avec un pitch intéressant qui s'en tient au minimum pour offrir le maximum, l'entreprise fonctionne en général et vous donnera au moins un 75 minutes efficace.