Zering

Nombre de messages : 200 Age : 28 Date d'inscription : 06/05/2011
 | Sujet: PEKING OPERA BLUES - Tsui Hark - 1986 Mar 1 Mai - 10:39 | |
| PEKING OPERA BLUES - Hong Kong - 1986 - 105 minutes. De Tsui Hark avec Brigitte Lin, Cherie Chung, Sally Yeh, Mark Cheng, Kwok Keung Cheung et Kenneth Tsang. En 1913, la fille d'un seigneur de guerre (Brigitte Lin) rejoint un mouvement de liberation clandestin et rencontre une chanteuse cupide (Cherie Chung).On assimile bien souvent Tsui Hark a des oeuvres violentes et nihilistes comme THE BLADE ou L'ENFER DES ARMES. Toutefois, c'est un cinéaste a la carrière bien plus variée qu'elle n'y parait puisqu'au milieu de ces oeuvres violentes se tiennent d'autres, en contraste total avec ces dernières. C'est notamment le cas de PEKING OPERA BLUES, film on ne peut plus déconcertant, même dans la carrière d'un cinéaste comme Tsui Hark, puisque ce dernier s'amuse (et prend son pied, à la vision du film cela en devient évident) à mélanger les genres sans aucun complexe ou retenue... PEKING OPERA BLUES est une comédie mélangeant élément du film d'espionnage, d'arts martiaux, mais aussi d'importants hommages à tout un pan de la culture populaire chinoise, à commencer par l'opéra de Pékin, comme son titre l'indique... Mais la ou PEKING OPERA BLUES s'avère être une oeuvre véritablement exceptionnelle, c'est que tout ce pot pourri narratif fonctionne à merveille et ce, en permanence, mais en plus, Tsui Hark fait preuve d'une inventivité sans égal en détournant sans aucune limite les règles inhérentes a son genre et son sujet. En effet, si PEKING OPERA BLUES est une oeuvre profondément comique, c'est indéniable, c'est également une oeuvre qui s'avère surprenante dans la mesure ou en réalité elle ne tranche pas radicalement avec les films antérieurs de Tsui Hark... En effet, elle demeure une oeuvre ultra-violente qui ne lésine pas sur l'hémoglobine, ou ça se bastonne sans arrêt et sans aucune pitié (à ce titre, les chorégraphies de Ching Siu-Tung sont aussi fluides qu'elles sont brutales) mais qui ne manque pas de moments hilarants et de situations cocasses... Jouant avec sa narration dans le seul but de créer les situations les plus drôles possibles, Hark n'oublie cependant pas de rester fidèle à la grande force de son film : la façon dont il mélange des genres qui pourraient sembler radicalement opposés... Ainsi, dans la logique interne a PEKING OPERA BLUES, il n'est guère surprenant de trouver une scène profondément dramatique au milieu d'une autre profondément comique. Tsui Hark l'a compris, le seul moyen de faire marcher tout cela, c'est en dressant de manière précise le portrait de plusieurs personnages, tous aussi loufoques qu'ils sont différents, afin de jouer par la suite avec leurs personnalités et états d'âmes. De cette façon, Hark peut se permettre très facilement de jouer avec des registres très différents, chaque personnage ayant des enjeux dramatiques (ou comiques, c'est selon) qui lui sont propres. Les personnages sont indéniablement la grande qualité de ce PEKING OPERA BLUES, et tous ont droit a leur heure de gloire, aucun n'étant laissé en retrait, ce qui au vu du nombre de personnages dans le film, est un véritable exploit. L'exploit narratif se poursuit lorsqu'une première partie hilarante laisse place à une deuxième partie qui recentre de manière explicite les enjeux les plus dramatiques du film... Ainsi la cocasse histoire d'espionnage de la première partie laisse place a une deuxième partie bien plus violente et tendue, ou la vengeance tient une place évidente. Qui plus est, dans tout ce mélange de genre, Hark détourne avec brio tous les codes inhérents a l'opéra de Pékin, -suffisamment explicités dans le film pour être compris par un public occidental-, au travers d'un tour de force narratif dont je tairai les détails, bien trop ingénieux et drôles pour que je les dévoile ici sans aucune finesse... La narration, c'est sans doute une des plus grandes qualités de PEKING OPERA BLUES, le screenplay de Raymond To multipliant les personnages et les enjeux pour mieux les faire converger vers un point précis. Le film, brillament construit en crescendo, fait preuve d'un rythme non-stop absolument incroyable. De temps morts, PEKING OPERA BLUES est absolument exempt, tout s'enchaine avec une fluidité qui inspire et a laquelle la mise en scène fait énormément honneur. En effet, à la vision du film, il est évident que peu de metteurs en scène auraient pu réaliser PEKING OPERA BLUES, Tsui Hark s'avère être un choix on ne peut plus judicieux dans la mesure ou sa gestion de l'espace et du temps hors du commun lui permettent de donner vie a des moments de bravoure cinématographique relevant purement et simplement du jamais vu, c'est notamment le cas de la deuxième scène "d'opéra" ou les enjeux se multiplient en même temps que les genres présents dans la même scène... Le tout s'avère tellement fou mais aussi tellement maîtrisé que cela inspire forcément le respect. Tsui Hark perd littéralement le spectateur dans tout ce florilège de genres et de situations dingues mais ce dernier ne perd jamais ses marques. Une fois de plus, le chaos propre a Tsui Hark s'avère tout aussi renversant et fou qu'il est organisé et minutieusement pensé (je vais devoir arrêter de chroniquer des Tsui Hark, j'ai vraiment l'impression de radoter.). Dans tout ça, on retrouve un trio d'actrices tout bonnement exceptionnel, donnant vie a des personnages pas nécessairement faciles à interpréter de façon toujours différentes et inventives, le trio Lin - Yeh - Chung participe activement à la réussite qu'est PEKING OPERA BLUES, donnant une intensité dramatique ou comique, encore une fois c'est selon, aux scènes qu'elles animent. Toutefois, la palme revient très clairement à Kenneth Tsang, excellent acteur bien trop souvent rélégué a l'arrière plan, qui ici livre le portrait magnifique d'un personnage bourru et touchant, le bonhomme vole la vedette a chaque apparition et fait preuve d'un charisme pour le moins insolite. Tsang trouve ici l'un de ses meilleurs rôles, voire, tout simplement, son meilleur... A tout ce beau monde se rajoutent des seconds couteaux tous aussi talentueux les uns que les autres qui donnent vie a l'univers déjanté de ce PEKING OPERA BLUES pour le moins exceptionnel. Vous l'aurez compris, PEKING OPERA BLUES est un grand film... Mais, car il y a un mais, c'est un grand film qui demeure difficilement trouvable. Il n'y a pas d'édition disponible en France et le film n'existe sans doute qu'en VO sous-titrée anglais, disponible sur le Blu-Ray chinois (qu'il est possible "d'acquérir" sur le net.). Mais ce PEKING OPERA BLUES vaut la peine et l'effort. En effet, il s'agit d'une des meilleures oeuvres de Tsui Hark, tour à tour drôle, émouvant, ahurissant, violent... Une alchimie des genres et des registres absolument incroyable, qui, si vous avez la chance, vous laissera a coup sur un souvenir indélébile et vous marquera a vie la rétine. Un chef d'oeuvre, tout simplement.  | |
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Mario aka blanc citron Admin

Nombre de messages : 5798 Age : 65 Localisation : Québec Date d'inscription : 15/01/2006
 | Sujet: Re: PEKING OPERA BLUES - Tsui Hark - 1986 Mer 2 Mai - 8:41 | |
| Vu il y a des années, à un des premiers Fantasia si je me rappelle bien. J'avait tout simplement adoré Brigitte Lin et j'avait apprit que dans ces films, si une aussi jolie femme est habillée en homme, tous les personnages le percoivent comme un homme, comme le contraire à l'opéra. Ahhhh Brigitte !!
Du coup j'avait oublié que c'était un film de Tsui Hark ! | |
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Zering

Nombre de messages : 200 Age : 28 Date d'inscription : 06/05/2011
 | Sujet: Re: PEKING OPERA BLUES - Tsui Hark - 1986 Mer 2 Mai - 10:31 | |
| Marrant que tu dises ça, j'ai mis un petit bout de temps a ma première vision du film à réaliser que Brigitte Lin n'était pas un homme... Hum... Mais bon, une fois que t'as compris un peu de quoi en retourne l'opéra de Pékin... Pas mal de choses dans le film prennent tout leur sens. | |
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Mario aka blanc citron Admin

Nombre de messages : 5798 Age : 65 Localisation : Québec Date d'inscription : 15/01/2006
 | Sujet: Re: PEKING OPERA BLUES - Tsui Hark - 1986 Mer 2 Mai - 15:06 | |
| On se rend vite compte que c'est comme ça dans les films de Hong Kong ou de Chine, l'habit fait le moine, comme c'est surprenant de se rendre compte, finalement, que tous les amis de la famille un peu plus agés on les appellent Oncle ou Tante, même s'il n'y a aucun lien familiaux. Car Jet Li qui courtisait sa Tante, je comprenanit pas...  | |
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Zering

Nombre de messages : 200 Age : 28 Date d'inscription : 06/05/2011
 | Sujet: Re: PEKING OPERA BLUES - Tsui Hark - 1986 Mer 2 Mai - 15:42 | |
| Oui, c'est vrai que ça m'avait pas mal surpris ca devant les deux premiers Il était une fois en Chine (des tueries), même si c'est plus elle qui le courtise lui Je pense les chroniquer prochainement d'ailleurs... Remarque, je viens de vérifier un truc sur mon Peking Opera Blues, j'avais un doute... Mes doutes se confirment, Brigitte Lin est, dans la version dont je dispose, appelée "Miss" par les personnages qui l'entourent! Mauvaise traduction sans doute? Cela ne m'étonnerait pas, les sous-titres que j'ai sont très nazes. | |
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 | Sujet: Re: PEKING OPERA BLUES - Tsui Hark - 1986  | |
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