DEAD-END DRIVE-IN, aka Dead-End, Brian Trenchard-Smith, Australie, 1986.
L'Australie de Mad Max en connaît un bout sur la post-apocalypse. En plus du légendaire et bestial Mel Gibson, que le genre a littéralement "mis sur la map", Brian Trenchard-Smith se spécialise depuis toujours dans la "speculative fiction", une sorte de réalité parallèle suggérée. Un "butterfly effect" pour pessimistes, quoi.
Ici on suit un jeune homme, Crabs (interprété par Ned Manning, popularisé à l'époque grâce à son rôle de Nick Clarke dans la série "Prisoner"), qui continue à vivre malgré la tumulte : son beau-père est remorqueur, mais pas dans le sens traditionel du terme; les accidents du futur sont une "aubaine" pour les ferrailleurs qui font leur fric en ramassant les carcasses de voitures et en laissant les cadavres derrière eux. Un soir, le type décide d'emprunter la Chevy de son beau-père et d'amener sa copine au drive-in, et pendant qu'ils baisent sur le siège arrière, quelqu'un leur vole leurs roues arrière. Pour une raison plus qu'obscure, ils seront dorénavant condamnés à vivre dans le drive-in, où se trouvent aussi plusieurs "prisoniers" qui ne peuvent pas quitter les lieux parce que l'autoroute est interdit aux piétons et que personne ne vient les secourir.
L'esthétique visuelle du film est impeccable, spécialement une fois à l'intérieur du drive-in qui est à la fois une cour à scrap et un immense terrain de jeu où se battent, mangent et vivent des jeunes désoeuvrés qui, finalement, sont bien satisfaits d'être prisoniers là. C'est lorsque l'on commence à réfléchir aux implications logiques de cet état de faits que l'on se met à douter du scénario. Pourquoi une "puissance supérieure" veut-elle que les jeunes connards habitent un drive-in ? Pourquoi les jeunes n'essaient-ils pas de s'éclipser en tant que passagers des clients du drive-in qui continuent à affluer chaque soir comme si tout était normal ? Si on passe outre ces incohérences, on s'amuse bien.
Trenchard-Smith n'a pas signé que des films agréables, comme en témoigne son NIGHT OF THE DEMONS 2 en '94, ou encore ses contributions à la douteuse série LEPRECHAUN - il a signé le 3 et le 4, respectivement en '95 et '97.
Une mention spéciale va à Nathalie McCurry, qui joue la copine de Crabs, et dont les formes parviennent presque à faire oublier l'accent "cheap" australien. "She was doing me hair", et non ça n'est pas une typo. Dommage qu'elle ne nous dévoile ses charmes qu'aussi fugitivement.