Kerozene
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| Sujet: LE CLUB DES TROIS - Tod Browning, 1925, Etats-Unis Jeu 4 Mai - 9:47 | |
| aka: THE UNHOLY THREE Le ventriloque Echo (Lon Chaney) et ses camarades Hercules, un homme de grande taille et de force équivalente, et Tweedledee, Harry Earles - le nain héros de FREAKS, décident de mettre sur pied une arnaque machiavélique. Ils montent une oisellerie afin de vendre des perroquets fortement doués quand il s’agit de parler en sachant que des perroquets qui parlent se vendent bien mieux que des perroquets qui ne parlent pas. Mais les talents d’orateur de nos amis à plumes ne sont en réalité qu’un odieux subterfuge réalisé grâce au talent de ventriloque d’Echo, pour le coup déguisé en vieille grand-mère à la bonté infinie. Les clients en général déçus de ne pas pouvoir taper la discussion avec leurs piafs, appellent la grand-mère à la rescousse. Celle-ci rend alors visite à ses clients avec une poussette contenant son petit-fils, en réalité Tweedledee déguisé en bébé. Et pendant que mémé parvient à faire parler l’oiseau incriminé, bébé procède à des repérages en vue d’un futur cambriolage… Les affaires marchent, jusqu’au jour où l’un de leur casse tourne au drame et laisse un mort derrière eux, un soir de Noël. Dans ce film muet produit par la MGM, Tod Browning met en scène, comme souvent, des personnages marginaux qui lui tiennent à cœur. Contrairement à d’autres de ses films, ses personnages ne bénéficient pas du bon rôle. Ici, les artistes de foire sont les criminels et comme il est de coutume dans les films de cette époque, ils paieront leur crime. Seul Echo parviendra à s’en sortir. Il est vrai qu’il n’est pas responsable de la mort de la victime du casse et surtout il se rachète une conscience : après s’être comporté comme le dernier des salopards avec Rosie, son assistante dont il est amoureux sans qu’il n’ose l’admettre, il met tout en œuvre pour sauver l’homme qu’elle aime et qu’il a lui-même choisi comme bouc émissaire. Encore une fois Chaney porte sur lui une histoire sombre, arpentée par des personnages hors du commun, et qui au final s’avère être une romance impossible et douloureuse pour son personnage esseulé. Les transformations de Chaney sont ici relativement sobres, mais sa prestation en grand-mère trapue est remarquable, quant au jeu de ses expressions faciales, il reste toujours un élément de fascination majeure, que ce soit pour exprimer la cruauté, le dédain, la tristesse ou l’appréhension… L’éventail ainsi déployé est d’une immense richesse. Parmi les autres acteurs, la performance d’Harry Earles est également étonnante et il est surprenant de voir à quel point, ce petit homme âgé d’une vingtaine d’années est physiquement convaincant dans le rôle d’un bébé ! Pour en terminer avec le contenu du film, notons la présence d’un chimpanzé de taille humaine qui mettra fin aux jours d’Hercules après qu’il ait étranglé son acolyte de petite taille. Un remake du CLUB DES TROIS a été réalisé en 1930, toujours avec Harry Earles et Lon Chaney, dont ce fut le premier film parlant, et le dernier film tout court de sa carrière avant qu’il ne succombe à un cancer des poumons. | |
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