LE VIEUX FUSIL - 1976 - Robert Enrico

LE VIEUX FUSIL aka The Old Gun aka Vengeance One by One - 1976 - France/Allemagne - 98 minutes.
Réal.: Robert Enrico Int.: Philippe Noiret, Romy Schneider, Jean Bouise, Joachim Hansen, Robert Hoffman, Karl Michael Vogler, Caroline Bonhomme, Catherine Delaporte, Madeleine Ozeray.

En 1944 en France, les Allemands refluent dans le désordre sous la pression des troupes alliées. À l'hôpital de Montauban, le chirurgien Julien Dandieu, bien qu'il affirme ne pas faire de politique, n'hésite pas à porter secours à des résistants blessés traqués par la Gestapo française. Devant la proximité des combats et sa crainte des représailles, Julien décide d'éloigner rapidement son épouse Clara et sa fille de la ville. Un collègue de travail de Julien les conduit dans le vieux château familial, véritable forteresse médiévale qui surplombe toute une vallée. Cinq jours plus tard, Julien, qui ne peut supporter l'absence des siens, se rend auprès d'eux. Mais dans le hameau accolé au château, Julien découvre les cadavres massacrés de tous les habitants du lieu à l'intérieur de la chapelle. Il gagne ensuite le château pour découvrir que des soldats allemands l'occupent, et découvre également le cadavre de sa fille sauvagement abattue, et le corps de Clara entièrement calciné après avoir été violée. Ivre de douleur, Julien, armé du fusil de chasse de son père et se servant des passages secrets du château, exécute méthodiquement les soldats allemands dans le château un par un, sans montrer aucune pitié. Dans l'exercice de sa vengeance, Julien se remémore les plus beaux moments qu'il a vécus avec Clara, dont l'amour et la personnalité resteront pour lui un souvenir exceptionnel.

Sous ses allures d'un "rape & revenge" situé en temps de guerre, ce long-métrage inspiré d'une histoire vraie se veut un habile dosage entre moments extrêmement violents et passages sincèrement émouvants, comme quoi la beauté peut très bien côtoyer l'horrible à l'écran sans que ce contraste nous apparaisse trop divergent. L'équilibre de ce mélange est maintenu grâce entre autres à une bonne mise en situation pour illustrer la psychologie du personnage principal, chirurgien humaniste qui devient le porteur d'une vengeance implacable, de l'utilisation habile des flashbacks dans la narration et une mise en scène efficace. Le réalisateur Robert Enrico a d'ailleurs démontré dans certains de ses précédents films ("L'AVENTURIER", "LES GRANDES GUEULES") que des éléments de brutalité sordide et horrifiante peuvent très bien se jumeler à d'autres possédant une tendresse romantique sans jamais verser dans l'eau de rose, ni dans le sirupeux. On est donc moins étonné de savoir que ce long-métrage d'un genre peu orthodoxe fût le premier long-métrage français à avoir remporté le César du meilleur film, bien que les séquences violentes n'aient visiblement pas souffert d'aucune censure ni retenue. L'on n'oubliera pas de sitôt cette scène très éprouvante illustrant la mort horrible de Clara au lance-flammes, ni la très belle musique de François de Roubaix, mort tragiquement peu de temps après la sortie du film. Les interprétations convaincantes de Philippe Noiret et de Romy Schneider, qui ont su jouer sur une palette d'émotions très variées, demeurent mémorables. Vraiment un excellent film.

J'avoue qu'à l'époque le sujet ne m'intéressait pas du tout, je le regarderai volontier quand l'occasion se présentera...

Vu une fois il y a longtemps, j'ai le souvenir d'un film intense et assez glauque. Le genre de film qui reste en tête très longtemps après sa vision. On en fait plus des comme ça à l'heure actuelle et c'est bien dommage.
Un grand film.

Le cinéma français avait quand même une grosse paire de couilles à cette époque, c'était énorme de voir toutes ces stars dans des films plutôt radicaux, comme ici où Noiret casse du nazi violeur et amateur de lance-flamme... on peut penser à Jean Gabin aussi dans "La horse" où il campe un vigilante qui défonce du dealer d'héroïne au fusil à pompe... Il y a vraiment quelques belles pièces de cinéma subversif.
Ce "Vieux fusil" reste sans aucun doute l'un des meilleurs films frenchie des 70's.

Kerozene a écrit:

Le cinéma français avait quand même une grosse paire de couilles à cette époque, c'était énorme de voir toutes ces stars dans des films plutôt radicaux, comme ici où Noiret casse du nazi violeur et amateur de lance-flamme... on peut penser à Jean Gabin aussi dans "La horse" où il campe un vigilante qui défonce du dealer d'héroïne au fusil à pompe... Il y a vraiment quelques belles pièces de cinéma subversif.
Ce "Vieux fusil" reste sans aucun doute l'un des meilleurs films frenchie des 70's.

je rejoins kero la dessus, celui ci est un classique absolu!

et puisqu'on en parle je vous conseille les sublimissime coup de torchon et mort un dimanche de pluie deux esemples de cinoche francais avec une grosse paire!!

kitano jackson a écrit:

et puisqu'on en parle je vous conseille les sublimissime coup de torchon et mort un dimanche de pluie deux esemples de cinoche francais avec une grosse paire!!

Je te rejoins sur le coup du torchon...
En revanche je suis moins chaud en ce qui concerne le dimanche de pluie (qui a été tourné là où je vis d'ailleurs, et même que mon ancien boss y tient un tout petit rôle... mais on s'en fout). Intéressant, mais je l'ai trouvé agaçant. Ceci dit, Dominique Lavanat en mégère possessive sadique, ça vaut quand même son pesant de crêpes suzettes.

Kerozene a écrit:

kitano jackson a écrit:

et puisqu'on en parle je vous conseille les sublimissime coup de torchon et mort un dimanche de pluie deux esemples de cinoche francais avec une grosse paire!!

Je te rejoins sur le coup du torchon...
En revanche je suis moins chaud en ce qui concerne le dimanche de pluie (qui a été tourné là où je vis d'ailleurs, et même que mon ancien boss y tient un tout petit rôle... mais on s'en fout). Intéressant, mais je l'ai trouvé agaçant. Ceci dit, Dominique Lavanat en mégère possessive sadique, ça vaut quand même son pesant de crêpes suzettes.

ne me dis pas que le plan ou il decouvre la gamine ne t'a pas foutu des frissons...

Je suis bien content de voir que mon retour d'hibernation suscite les passions, mais j'ai choisi le film exprès pour.

Anecdote: J'ai vu ce film à l'âge de 9 ans pour la première fois sur la suggestion de ma mère qui m'avait dit que c'était un grand film. Nous avions déjà le disque en vinyle de la trame sonore du film que j'écoutais pas mal dans le temps. Inutile de dire le traumatisme que j'ai eu en voyant la scène du village massacré dans la chapelle, la découverte des cadavres de la petite fille et de le corps calciné de Romy, et ensuite son viol et sa mort horrifiante (tellement bien fait techniquement). Oh jouissance quand est venu le moment où Noiret avec le même lance-flammes fait brûler le chef des Allemands et toute la pièce du château avec un regard de haine.

Kérozène m'a un peu devancé en parlant du film "LA HORSE" puisque ce sera ma prochaine chronique à venir. Tu sais lire dans mes pensées Kéro.

kitano jackson a écrit:

ne me dis pas que le plan ou il decouvre la gamine ne t'a pas foutu des frissons...

M'en souviens plus..............

Citation :

Kérozène m'a un peu devancé en parlant du film "LA HORSE" puisque ce sera ma prochaine chronique à venir. Tu sais lire dans mes pensées Kéro.

Me réjouis de la lire

Kerozene a écrit:

kitano jackson a écrit:

et puisqu'on en parle je vous conseille les sublimissime coup de torchon et mort un dimanche de pluie deux esemples de cinoche francais avec une grosse paire!!

Je te rejoins sur le coup du torchon...
En revanche je suis moins chaud en ce qui concerne le dimanche de pluie (qui a été tourné là où je vis d'ailleurs, et même que mon ancien boss y tient un tout petit rôle... mais on s'en fout). Intéressant, mais je l'ai trouvé agaçant. Ceci dit, Dominique Lavanat en mégère possessive sadique, ça vaut quand même son pesant de crêpes suzettes.

Merci à Mathieu pour cette excellente chronique, tu n'as pas perdu la main !

MORT UN DIMANCHE DE PLUIE est pour ma part complètement raté... Malgré de bonnes intentions.

Le chef d'oeuvre du cinéma violent français des années 70 reste incontestablement LA TRAQUE de Serge Leroy avec la sublissime Mimsy Farmer. Je l'avais chroniqué avec force dithyrambes sur le site du club.

On peut aussi signaler UN SI JOLI PETIT VILLAGE d'Etienne Perrier avec Victor Lanoux en tyranneau local aux prises avec un petit flic tenace, joué par un fabuleux Jean Carmet, DUPONT LAJOIE d'Yves Boisset avec le même Carmet, et ADIEU POULET de Pierre Granier-Deferre, où Lanoux joue un politicien pourri en cheville avec le SAC (police politique gaulliste) et Ventura et Dewaere les deux flics qui mettent le nez dans son sale business.

Aujourd'hui pratiquement rien ne subsiste de ce cinéma-là. En 15 ans, seulement deux films vraiment dignes de cette lignée sont sortis : LES PATRIOTES d'Eric Rochant (film très sous-estimé) et UNE AFFAIRE D'ETAT, d'Eric Valette, l'automne dernier. Faudra que je vous parle de ce dernier, que j'ai beaucoup aimé.

Moi aussi, je vais sortir de mon hibernation. J'en profite pour vous dire que la parution du MONSTER BIS spécial Luc Merenda est pour le mois de mars, si tout va bien. Plus amples infos à venir sur le sujet

Stelvio

Stelvio 71 a écrit:

Kerozene a écrit:

kitano jackson a écrit:

et puisqu'on en parle je vous conseille les sublimissime coup de torchon et mort un dimanche de pluie deux esemples de cinoche francais avec une grosse paire!!

Je te rejoins sur le coup du torchon...
En revanche je suis moins chaud en ce qui concerne le dimanche de pluie (qui a été tourné là où je vis d'ailleurs, et même que mon ancien boss y tient un tout petit rôle... mais on s'en fout). Intéressant, mais je l'ai trouvé agaçant. Ceci dit, Dominique Lavanat en mégère possessive sadique, ça vaut quand même son pesant de crêpes suzettes.

Merci à Mathieu pour cette excellente chronique, tu n'as pas perdu la main !

MORT UN DIMANCHE DE PLUIE est pour ma part complètement raté... Malgré de bonnes intentions.

Le chef d'oeuvre du cinéma violent français des années 70 reste incontestablement LA TRAQUE de Serge Leroy avec la sublissime Mimsy Farmer. Je l'avais chroniqué avec force dithyrambes sur le site du club.

On peut aussi signaler UN SI JOLI PETIT VILLAGE d'Etienne Perrier avec Victor Lanoux en tyranneau local aux prises avec un petit flic tenace, joué par un fabuleux Jean Carmet, DUPONT LAJOIE d'Yves Boisset avec le même Carmet, et ADIEU POULET de Pierre Granier-Deferre, où Lanoux joue un politicien pourri en cheville avec le SAC (police politique gaulliste) et Ventura et Dewaere les deux flics qui mettent le nez dans son sale business.

Aujourd'hui pratiquement rien ne subsiste de ce cinéma-là. En 15 ans, seulement deux films vraiment dignes de cette lignée sont sortis : LES PATRIOTES d'Eric Rochant (film très sous-estimé) et UNE AFFAIRE D'ETAT, d'Eric Valette, l'automne dernier. Faudra que je vous parle de ce dernier, que j'ai beaucoup aimé.

Moi aussi, je vais sortir de mon hibernation. J'en profite pour vous dire que la parution du MONSTER BIS spécial Luc Merenda est pour le mois de mars, si tout va bien. Plus amples infos à venir sur le sujet

Stelvio

Merci pour ce commentaire Stelvio. Heureux que tu mentionnes DUPONT-LAJOIE puisque j'avais moi-même fait une chronique sur ce film que vous pouvez retrouver avec plaisir sur la page YVES BOISSET.

ADIEU POULET est un autre film dont je vais vous parler également bientôt sur ce site. Alors, à suivre...

J'ai apporté une correction à mon texte cher Mario.

D'accord !