La réalisatrice et interprète de films pour adultes Bubbles Galore (l’actrice porno Nina Hartley) a quatre semaines pour mettre en boîte son prochain film et le livrer à son distributeur, sans quoi, Godfrey Montana – concurrent numéro 1 de Bubbles qui est aussi son ancien compagnon, risque de lui prendre son créneau de distribution. Bubbles déniche alors l’actrice idéale et tombe sur une vierge qu’elle formera de manière adéquate, ce qui ne manque pas de rendre jalouse son assistante qui l’aime en secret. Pendant ce temps, Montana va tout mettre en œuvre pour faire échouer le film de Bubbles en manipulant Buck, son ancien amant. Mais Bubbles est une personne bien, et il se trouve que sa vierge et blonde actrice à la soif sexuelle gigantesque n’est autre qu’un ange protecteur agissant sous les ordres de Dieu (la légende du X Annie Sprinkle et ses aisselles poilues)…
Cette fable féministe produite par Greg Klymkiw (qui a produit les premiers Guy Maddin) milite pour une prise de pouvoir des femmes au sein de l’industrie pornographique – industrie dans laquelle le pourcentage de femmes est plus élevé que celui des hommes n’oublie-t-on pas de nous préciser. Ici, les hommes du business, représentés par Godfrey Montana, sont des manipulateurs machos, des types qui se font pomper le dard en parlant business et qui ne considèrent les filles que comme de la « viande fraîche ». Buck, l’ex-acteur porno devenu impuissant représente le côté positif des hommes du milieu, ceux dont la carrière est sabotée à cause de leur prise de position pro-féministe. Le film met en avant une histoire d’amour entre deux femmes et s’avère donc être un film à message, une comédie polissonne et une romance lesbienne. Traité de manière légère et absurde, il fait parfois penser à du Russ Meyer fauché avec ses protagonistes aux gros sexes caoutchouteux utilisant ces derniers pour menacer leur victime comme d’autres utilisent des flingues mais aussi avec son rythme effréné et ses répétitions hystériques et inattendues de plans tous plus fous les uns que les autres. Cynthia Roberts opte pour un style visuel relativement « sale » et agressif via une abondance de gros plans très serrés, d’éclairages minimalistes et un montage vif et pas toujours cohérent. Considéré comme l’un des pires films de l’histoire par certains, comme une perle féministe par d’autres, BUBBLES GALORE est avant tout une curiosité trash et déjantée, le genre d’ovni réjouissant dans lequel le pire côtoie le meilleur.