Rio De Janeiro, 1997, une troupe d'élite de policiers militaires (les têtes de mort ou BOPE en brésilien) tentent de faire le ménage dans les favelas et préparent une mission pour la sécurité du pape, en vue de son séjour dans celles-ci. Réputés incorruptibles, ils sont confrontés aux narcotrafiquants mais aussi à la police locale, corrompue jusqu'à la moelle.
On suit trois personnages tout au long du métrage, Roberto Nascimento, capitaine du BOPE, cherchant à tout pris un remplaçant pour quitter le service, son fils naissant. Et Neto et Mathias, deux aspirants policiers locaux qui vont vite se rendre compte que leurs collègues sont pourris par le système.
Leurs destins se croisent lors d'un affrontement avec les gangs, où la police est débordée, faisant alors appel au BOPE. Impressionnés par l'efficacité de la troupe d'élite, les deux aspirants vont se porter volontaires et s'inscrire au stage pour devenir les futurs "têtes de mort".
Le film est burné comme rarement j'ai pu voir, comprenant des scènes de torture extrêmes, des idéologies extrêmes et évidemment des situations extrêmes. Comme les stages d'entrainement hardcore du BOPE, étudiés pour faire tomber les gars comme des mouches et se séparer au plus vite des flics ripoux, qui sont généralement de grosses feignasses. Ou comme les scènes d'interrogatoire d'une violence inouïe que le BOPE fait subir au premier venu à qui il décide de poser des questions.
Sur place, la vie ne coute pas plus cher que la balle qui vous tue, les flics (qui refilent en douce les cadavres aux districts voisins) et les gangs s'en foutent carrément et font chacun à leur manière, réellement peur.
Les flics sont donc corrompus et se tirent évidemment dans les pâtes. La scène d'affrontement avec les gangs est sensée être, à la base, une sortie punitive pour l'un d'entre eux. En parallèle, le réal (talentueux!!!) nous dépeint la jeunesse dite bourgeoise, cliente principales des narcos, qui dealent à leur tour tout en étant engagés au sein d'ONG. Paradoxale ironie.
On se dit alors (avant les fameuses tortures) que les "têtes de mort" sont les seuls persos vers qui notre sympathie va se tourner, car droits et justes. Bah non, ils sont extrêmement violents, incorruptibles certes, mais tellement barbares (voir fascistes), qu'il nous est impossible de sympathiser.
Après LA CITE DE DIEU, je vous propose de vous faire tabasser une deuxième fois, mais cette fois-ci par une TROUPE D'ELITE. Après le film, je me suis tâté partout pour vérifier si j'avais des bleus.
On vit dans un monde de fous, hallucinant.