Stelvio 71
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| Sujet: L’ENLÈVEMENT – Peter Duffell, Grande-Bretagne, 1975 Lun 8 Juin - 10:51 | |
| L’ENLÈVEMENT aka INSIDE OUT aka Ein genialer Bluff aka Hitler’s Gold Peter Duffell, Grande-Bretagne (coproduction allemande), 1975, 1h34. Avec Telly Savalas, James Mason, Robert Culp, Aldo Ray, Adrian Hoven, Günter Meisner, Wofgang Lukschy, Doris Kunstmann. Trente ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Harry Morgan (Telly Savalas), un vétéran américain, est établi à Londres. Couvert de dettes, l’homme d’affaires est recontacté par Ernst Furben (James Mason), le commandant du camp où il se trouvait interné. La démarche du vieux militaire allemand n’est pas sans intérêt : l’homme cherche à remettre la main sur un stock d’or dissimulé par les SS. Une seule personne connaît l’emplacement de la cachette : un criminel de guerre nazi, condamné à perpétuité dans une prison militaire ultra-surveillée. Morgan accepte de monter une équipe pour faire évader le prisonnier, lui faire cracher le morceau et faire main basse sur les lingots... Cette production anglo-allemande de 1975 satisfait à tous les critères du film de casse, très à la mode dans la deuxième partie des années soixante. Si l’on accepte un point de départ assez improbable, il y a tout ce qu’il faut, et en premier lieu des numéros d’acteurs bien réglés : outre Savalas, dont c’est l’un des meilleurs rôles, et Mason, on retrouve avec plaisir cette trogne d’Aldo Ray et surtout le trop rare Robert Culp. Sa ressemblance certaine avec Robert Redford en font un choix tout indiqué pour jouer le cerveau du casse, séduisant et astucieux à la fois. Grâce à un humour constant – cf. le thème principal très cheesy de l’inconnu Konrad Elfers, qui mêle section de cuivres et giclées de synthétiseur Moog – et une mise en scène solide, sinon inspirée, de Peter Duffell (LA MAISON QUI TUE), les 94 minutes du métrage ne lassent jamais. Presqu’entièrement tourné dans le Berlin de la guerre froide, le film accuse le poids des ans et des bouleversements historiques. Visuellement, c’est plutôt de la belle ouvrage, grâce notamment à la photographie signée John Coquillon, habituel complice de Sam Peckinpah (LES CHIENS DE PAILLE). Davantage que le casse en lui-même, c’est "l’enlèvement" du vieux nazi qui monopolise la plus grande partie des efforts de la bande de sympathiques malfrats. Substitué, drogué, grimé, le vieux salopard avouera la cachette au cours d’une scène très drôle, qui verra la bande transformer un bâtiment public désaffecté en palais de justice du Reich, et l’un des complices se déguiser en… Adolf Hitler. La localisation du butin donnera lieu à une autre surprise… que je ne déflorerai pas. Comme toujours dans ce genre, les voleurs se mettent les rieurs et la morale de leur côté, puisqu’ils ne font que récupérer, avec force ingéniosité, un bien mal acquis (de l’or détourné par les nazis, en l’occurrence). Et si bien mal acquis ne profite jamais, le spectateur de cet ENLÈVEMENT passe un très bon moment. Stelvio | |
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