Kerozene
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| Sujet: THE AIMED SCHOOL - Nobuhiko Obayashi, 1981, Japon Mar 24 Fév - 8:07 | |
| THE AIMED SCHOOL - Nobuhiko Obayashi, 1981, Japon aka: SCHOOL IN THE CROSSHAIRS Avec THE AIMED SCHOOL, le réalisateur du frappé HAUSU adapte un bouquin du romancier de SF Taku Mayumura et verse dans le manga live gentiment déjanté. Yuka, une timide étudiante modèle mais décontractée, aimée de ses petits camarades, douée de pouvoirs psychiques et amoureuse du cancre Koji - qui pratique le kendo (sorte d'escrime nippon où l'épée est remplacée par un solide bâton) - doit faire face à une nouvelle élève peu commode qui prend en main la discipline du lycée en mettant sur pied une milice policière qui ressemble à peu de choses près à une bande de nazillons en uniforme - le salut nazi en prime! Ainsi, les gamins mateurs de petites culottes se font mater à leur tour, les retardataires se font taper dessus, les glandeurs casser la gueule... et les moyennes scolaires grimpent en flèche. En réalité, cette nouvelle étudiante et ses idéaux d'ordre nouveau sont originaires de Vénus, et seule Yuka et ses pouvoirs sont à même de lui faire face afin de rétablir le libre-arbitre. Voila qui est noble. Sur ce pitch plutôt séduisant, Obayashi applique un style visuel décousu hérité de son passé de réalisateur expérimental; tout comme HAUSU d'ailleurs, mais en plus modéré. Ainsi, la trame narrative est portée par des effets de montage, de collage et de lumière clairement inhabituels au sein d'un film de fiction, et cela donne finalement quelque chose de quasi baroque, de bariolé et de psychédélique: la pellicule est gribouillée de couleurs criardes, les images virent de la couleur au noir et blanc et vice-versa, les plans se superposent pour notre plus grand bonheur, mais le tout sur un ton naïf, voire enfantin, que vient appuyer une bande sonore très kitsch et sirupeuse (bonjour les ballades de midinettes et jupettes, la chanson d'ouverture est d'ailleurs un hit nippon de l'époque). Et c'est là que le bas blesse justement. Si la forme séduit, THE AIMED SCHOOL est tellement gamin, tellement mignon dans son déroulement, qu'il finit par agacer. Alors certes, le réalisateur s'attaque de manière plus ou moins détournée au système éducatif japonais et aborde le délicat de thème de l'adolescence avec une certaine sensibilité, mais on désespère de voir cette fable s'affirmer et taper du poing sur la table, tout comme le fait le professeur de sport furieux de voir sa matière négligée au profit des maths ou des langues lors d'instant absurdes où les objets sautent dans les airs sous l'impact de ses coups sur le bureau du proviseur! On se croirait dans une version live du Collège fou fou fou... Grosse déception donc de la part d'Obayashi qui signe ici un film mou, enfantin et pas spécialement passionnant malgré les délires visuels (le final est énorme à ce niveau - mais totalement inoffensif dans le fond); peut-être était-ce là le meilleur moyen pour toucher de manière massive son public cible... | |
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