Kerozene

Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
 | Sujet: DEADGIRL - Marcel Sarmiento & Gadi Harel, 2008, USA Jeu 5 Fév - 13:18 | |
| Plutôt que d’aller s’emmerder en cours, deux ados, Ricky et JT, décident de tuer le temps comme savent si bien le faire les ados : en bousillant un maximum de truc dans un asile désaffecté tout en buvant des bières. Et c’est dans le sous-sol de cet établissement en ruine que nos deux amis découvrent une femme nue, enchaînée à une table. Et si elle n’a pas l’air spécialement en forme, elle respire, elle bouge, elle semble vivante…. Alors, plutôt que de libérer cette pauvre fille comme le ferait toute personne saine d’esprit, le plus psychotique des deux, JT, décide de profiter de l’aubaine et de se vider les burnes comme un gros goujat tandis que son pote fait preuve d’une agaçante lâcheté en fuyant les lieux. C’est alors qu’on se rend compte que la fille n’est pas exactement ce qu’elle semble être, car après avoir tenté de la violer, le salopard tenta de la tuer. Sans succès. Qu’on lui brise la nuque, qu’on lui tire dessus à bout portant, il n’y a rien à faire, elle continue à gigoter. Qu’à cela ne tienne, JT voit en cette situation l’opportunité de se créer son propre petit univers dans lequel il pourrait baiser son cadavre quand bon lui semble, et même le prêter à qui voudrait y tremper le biscuit. C’est sur ce scénario tordu de Trent Haaga (TOXIC AVENGER IV) que les deux compères Marcel Sarmiento et Gadi Harel signent leur première pelloche horrifique. Un film au concept malsain mais traité de manière « auteurisante » par ses réalisateurs qui évitent malheureusement de sombrer dans le graveleux au profit d’une psychologie de bas étage. On sent bien qu’il y a une volonté de livrer un film sérieux, très premier degré, avec des personnages au profil social étoffé histoire de développer un discours sur le malaise d’une certaine jeunesse. Mais il faut bien admettre que tous les efforts mis en œuvre par les jeunes réalisateurs sont aussi efficaces qu’un pet dans l’eau et c’est bien dommage, car plutôt que de perdre du temps avec un discours à deux balles complètement foireux, il aurait été bien plus bénéfique pour tout le monde de lâcher la bride au délire zombiphile que les spectateurs sont en droit d’espérer. Il reste tout de même quelques instants sympathiques éparpillés ici et là et qui relèvent un peu le niveau de l’ensemble, comme une fellation douloureuse ou l’introduction d’un doigt dans une plaie infecté… des petites choses appréciables pour un film loin d'être irregardable, mais complètement à côté de la plaque car avare en gore ainsi qu’en sexe (les quelques scènes sont plutôt risibles). DEADGIRL s’avère finalement bien inoffensif malgré son pitch provoc.  | |
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Mario aka blanc citron Admin

Nombre de messages : 5798 Age : 65 Localisation : Québec Date d'inscription : 15/01/2006
 | Sujet: Re: DEADGIRL - Marcel Sarmiento & Gadi Harel, 2008, USA Lun 14 Fév - 9:37 | |
| Un film sur l'amitié, un film sur le malaise de vivre des adolescents, telle est la manière dont les réalisateurs présentent leur film dans un court making of qui essaie de nous bourrer. Si l'exercice est bien fait, malgré que les acteurs n'ont jamais l'air d'être âgés de seulement 17 ans, et vu le sujet on comprend pourquoi, je l'ai plus vu comme une démonstration éloquente du mal de vivre américain. Des personnages tous sans empathie pour leur prochain, sans exception, des jeunes, garçons ou filles, aux figures parentales qui brillent par leur absence. On se promène entre cette illusttation d'une jeunesse mal dans sa peau et un film d'horreur glauque complètement surréaliste tant la réaction des personnages relévent de la pathologie ou du cauchemar éveillé. Alors le distributeur qui ne se fie qu'à l'intérêt du film en festival et qui reçoit par la suite les bêtises de cinéphiles du dimanche qui veulent un dvd de peur classique sont méritées. Si les effets gores sont furtifs, les situations sont assez malsaines pour diffuser un malaise qui n'est pas vraiment dissipé par les effets chocs, pas plus que par les tentatives d'humour noir qui semblent vouloir racheter le tout. Apprendre que le scénariste vient de l'école Troma aide à comprendre les intentions du scénariste, mais à part vouloir faire un coup d'éclat, je ne sait guère ou les réalisateurs voulaient en venir. Un film sur l'amitié ! Ah ah ...
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