INNOCENCE - Lucile Hadzihalilovic avec Zoé Auclair, Bérangère Haubruge, Marion Cotillard, 2004, Belgieue/France/Royaume Uni, 155m
L'introduction de la réalisatrice aborde le fait que plusieurs personnes ne savent pas comment aborder le film. Elle dit simplement que le public idéal est jusement les filles de 8 à 12-13 ans, le sujet du film, qui le prennent tel qu'il est. Adapté d'une nouvelle de Frank Wedekind "Mine-Haha or the corporeal education of girls" qui date de 1901.
La caméra est sous l'eau puis on voit un cerceuil que de jeunes écolières vont ouvrir. La petite Iris va se réveiller et, escortée par Bianca, va apprendre les règles de son nouveau monde. Dans ce collège muré de jeunes filles apprennent la danse et doivent obéir aux dames qui s'occupent d'elles sous peine d'avoir une jambe cassée ou d'y passer leur vie au service des petites. Une fille dit connaître le seul moyen de sortir avant terme. En fait, à l'exception de celle qui chaque année est choisie durant la visite annuelle de la directrice, les adolescentes ne quittent qu'arrivées à un âge précis.
Conte sur l'enfance et la perte de l'innocence, le film de Lucile Hadzihalilovic, jadis monteuse sur Carne de Gaspar Noe, fait penser à ces récits initiatiques et oniriques comme L'Alice au pays des Merveilles. Si quelques métaphores sont évidentes, celle de la chenille qui deviendra un papillon en l'occurence, on comprendra que certains spectateurs deviennent perplexes. Ne serait-ce que le début, qui laisse croire que l'on est au paradis, plutôt au purgatoire des jeunes filles qui meurent noyées. Il y a bien de sombres courants sous la narration. On ne peut que sentir un malaise lorsque les plus grandes s'offrent en spectacle devant une foule anonyme ou que la directrice choisit une élue par la grâce des ses jambes et de son cou. Les origines allemandes du récit, réputé plus sombre, laissent deviner autre chose. Le rythme est lent, contemplatif et certains passages ne sont pas sans faire prenser è David Lynch ou Peter Weir. Une oeuvre singulière, très belle et parfois dérangeante, à prendre sans tout analyser, comme l'avise la réalisatrice.
J'avait été convaincu de l'essayer par la citation suivante d'un journaliste de LA PRESSE: ce film a l'allure d'un thriller fantastique. Ce n'est pas t5out à fait ça !
Les japonais, qui aiment beaucou les écolières, l'ont renommé ECOLE
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Black knight
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