Kerozene
Nombre de messages : 3521 Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: STONE - Sandy Harbutt, 1974, Australie Mar 2 Déc - 9:39 | |
| aka: URBAN WARRIORS STONE, c’est l’histoire de Stone, un flic qui porte mal son nom puisqu’il est flic et qu’il ne se drogue pas, et qui, vêtu de ses habits blancs immaculés, se déplace sur sa grosse moto. Et Stone intègre un gang de Hell’s Angels – les Grave Diggers – dans le but de les protéger contre un tueur à l’identité mystérieuse – du moins pour les motards car le spectateur sait de qui il s’agit depuis la scène d’ouverture. Un peu dépités de devoir accepter un keuf en leur sein, les Grave Diggers décident malgré tout d’être raisonnables d’autant plus qu’il a prouvé sa bonne foi en sauvant deux des leurs. Notre policier intègre alors le gang, n’évite pas le bizutage de rigueur, troque sa tenue de preux chevalier contre un blouson pourri, sympathise avec le chef, apprend les règles du milieu et finit par se fondre au sein de cette communauté d’hurluberlus satanistes consommant drogues et alcool comme on se beurre des tartines. Ce film semble avoir un petit statut de film culte, principalement en Australie. Il est vrai qu’il se distingue du commun de la bikesploitation en bien des points puisqu’il prend soin de plonger au sein du quotidien des Hell’s Angels plutôt que de se complaire dans un étalage de violence gratuite les dépaignant sous leur plus mauvais jour. Sandy Harbutt n’évite pas les clichés pour autant, principalement en ce qui concerne l’attitude impulsive et sur-machiste des motards ou lors des funérailles d’un Hell’s Angel qui vire à la caricature lorsque le Grave Digger improvisé prêtre pour l’occasion est coiffé d’un haut de forme, porte un bandeau sur l’œil et hurle gloire à Satan toutes les deux phrases. Avant cela, le film possède quelques beaux moments, dont l’impressionnante procession funèbre, à laquelle participent des centaines de motards formant une colonne de pétoires sur quelques kilomètres, ou la scène d’ouverture montrant la vision subjective d’un Grave Digger défoncé sur de la musique psychédélique. Un beau moment d’exploitation pure auquel vient rapidement s’ajouter une impressionnante cascade (un motard se jette d’une énorme falaise pour s’écraser en mer) qui, d’après les commentaires glanés sur Internet (déjà rien que sur le forum d’imdb consacré au film), semble avoir marqué les anales du genre. Et nul doute que cette prouesse en est pour quelque chose dans la réputation du film. Mais la deuxième partie du film s’essouffle, manque de dynamisme et se montre avare en rebondissements. On découvre que ces barbus ne sont pas si méchants, qu’ils aiment se baigner nus dans l’eau, et qu’après tout, si personne ne les emmerdait, ils seraient prêt à vivre d’amour et de bière fraîche. Une manière de faire baisser la tension avant le final brutal qui donna au film une réputation quelque peu exagérée de pelloche ultra-violente. Autrement dit, STONE sait carresser les bikers dans le sens du poil, mais laissera les autres spectateurs un peu sur leur faim. | |
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