Mathieu Lemée
Nombre de messages : 675 Localisation : Montréal Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: THE NARROW MARGIN - 1952 - Richard Fleischer Dim 16 Nov - 10:11 | |
| THE NARROW MARGIN aka L'Énigme du Chicago-Express - 1952 - États-Unis - 71 minutes. Réal.: Richard Fleischer Int.: Charles McGraw, Marie Windsor, Jacqueline White, Gordon Gebert, Queenie Leonard, David Clarke, Peter Virgo, Don Beddoe, Paul Maxey. À Chicago, le détective Walter Brown et son partenaire Gus Forbes ont pour mission de protéger la veuve d'un gangster, Frankie Neall, jusqu'à ce qu'elle puisse témoigner contre le syndicat du crime en Californie. Les gangsters abattent Forbes, mais Brown parvient avec Frankie à prendre le train pour Los Angeles. Les bandits l'ont cependant aperçu à la gare et certains d'entre eux montent à bord du train. Malgré le caractère méprisant de Frankie, Brown continue de la protéger durant le trajet, ne se laissant ni acheter, ni intimider par les gangsters, tout en se méfiant des passagers. Au cours d'un arrêt toutefois, un dangereux tueur du syndicat monte à bord, bien décidé à liquider la veuve une fois pour toutes. Brown tente alors d'attirer l'attention des gangsters vers une autre "victime" en la personne d'une mère de famille qu'il a rencontré dans le train. Le détective découvrira cependant que Frankie Neall n'est pas ce qu'elle semble être en dépit des apparences. Ce suspense bien fignolé n'est pas loin d'égaler la qualité des films d'Hitchcock. Plus qu'un habile exercice de style où l'unité de lieu y joue un grand rôle narratif, "THE NARROW MARGIN" témoigne du climat d'aliénation de l'après-guerre aux États-Unis. La mise en scène maîtrisée de Richard Fleischer, qui s'était auparavant fait la main sur quelques films noirs, joue sur les apparences afin de rendre trompeuse la vraie nature des personnages (ex. l'emploi de miroirs et de reflets), tout en accentuant techniquement les points forts d'un excellent scénario sans effets inutiles. Par ailleurs, étant donné l'étroitesse du décor du train, la caméra donne constamment au spectateur une impression de claustrophobie, d'écrasement et de fatalisme avec ses cadrages serrés et ses gros plans. Le tout est donc mené à un rythme nerveux de bout en bout. Les multiples rebondissements de l'intrigue sont efficaces, et le montage recèle quelques surprises, dont un beau plan de coupe où les roues du train en marche se superpose à une lime à ongles en mouvement. Comme en plus le jeu des acteurs y est vigoureux, on peut affirmer sans se tromper que "THE NARROW MARGIN" est l'exemple parfait d'une série B réussie, ce qui prouve la richesse dont elle est capable lorsqu'elle se révèle inspirée. | |
|