The BLADE - Tsui Hark, 1995, Hong Kong, 101m

The BLADE aka Dao - Tsui Hark avec Xin Xin Xiong, Moses Chan, Man Cheuk Chiu, 1995, Hong Kong, 101m

Une jeune femme est la narratrice et pendant qu'elle commence à nous parler de sa vie, on nous montre un chien qui est pris au piège, du genre métallique qui se referme tel une mâchoire sur le membre. Dans ce monde cruel, on aborde cette femme qui vit dans une fabrique de sabre, seule fille du maître, secrètement amoureuse de deux hommes, Ding On et Iron Head, qu'elle verrait bien se battre en duel pour elle. Mais les deux hommes vont assister au village à la mise à mort d'un moine qui a osé affronter une bande de bandits qui rôdent dans les parages. Outrés, Iron Head entraîne Ding On dans un expédition pour venger la mort du moine, mais au final, Ding On y perd un bras dans ces fameux pièges. Receuilli par un jeune orphelin, il nourrit sa vengeance et apprendra à maîtriser le kung fu et le sabre avec un seul bras.

Tsui Hark reprend le célèbre personnage du combattant à un bras avec un brio et un nihilisme effarant. Les hommes sont cruels, les femmes aussi, la vie est une suite d'épreuves dont on sort meurtri, mais ou la justice peut triompher, avec un gout amer dans la bouche. Les comnats sont absolument spectaculaires et impressionants et le montage est efficace, un défaut qui revient trop souvent dans les production de Tsui Hark. Man Cheuk Chiu, que j'avait découvert dans ONCE UPON A TIME IN CHINA 4 ou il remplaçait Jet Li dans le role titre, est renversant et d'une rapidité à couper le souffle. Les combats finals sont à la fois jouissifs tout en laissant un sentiment d'inévitabilité, de destinée d'une tristesse profonde qui laissera toutefois poindre une certaine paix ultérieure un peu manichéenne. On imagine en effet que l'assouvissement ultime de la vengeance laisse le coeur noircit plus que l'ame purifiée. J'ai pensé à quelques reprises à BULLET IN THE HEAD, un des films les plus nihilistes que j'ai vus, ou plutôt ou la fatalité est implacable et sans lendemain. D'ailleurs le destin de la narratrice, qui participe malgré elle à la cruauté de ce monde, ne l'aura pas facile.

Un film furieux que j'ai hâte de revoir.

J'ai quand même un peu de mal avec le montage frénétique de la chose... Trop c'est trop. dommage, parce que le reste est d'une grande intensité, c'est visuellement énorme, ambiance sombre et crépusculaire.... Mais pourquoi hacher le film pareillement?

J'avait regardé quelques jours avant son deuxième ZU, au montage plus dificile à lirej'ai donc apprécié énormément ce Blade, ne serait-ce qu'en comoparaison et je me rappelle encore de l'original ZU, trèes difficile à suivre... Je dois aussi dire que je n'ai vu aucun des one armed movies avant...

Waaaaaaaah alors la les gars je suis choqué...

Le montage frenetique de tsui hark n'a de cesse de triturer l'espace et le mouvement (time and tide) pour mieux transcender chacun des mouvements martiaux, the blade a ce titre est son chef d'oeuvre absolu, virevoltant mais justement jamais illisible, tsui hark a l'epoque incompris réinvente de maniere fracassante avec hargne et energie un genre qui se vautrait dans la repetition, chaque plan ici vibre d'une energie incroyable qui confere au film une nervositée jamais atteinte par la suite par qui que ce soit...
Tsui hark ne le cache pas, il est un cineaste chaotique, mais son chaos est paradoxalement loin d'etre irreflechi ou bordelique, tout cela est savament orchestré, une espece de grand chaos organisé (scenaristiquement ou visuellement) qui n'a pour seul et unqiue but que de proposer une experience martiale qui va au dela du visuel mais qui vous immerge litteralement et vous submerge totalement... comme une grosse baffe dans la tete, on ne peut ressortir indemne d'une projection de the blade, bien sur le contrepoids d'un tel partie pris est une sensation d'agression visuelle qui peut sembler desagreable (en ce sens je ne peux vous comprendre kero et mario) mais c'est la le genie de Tsui hark (ou c'etait parce que les derniers films du bonhomme meme si je les adore sont loin de partager cet aspect) reussir a faire de veritables films enragés et souvent extremement subversif (voir l'enfer des armes... un chef d'oeuvre absolu, nihiliste et absolument indemodable) autour de genres usés jusqu'a la corde, tsui hark est un real furieux, un genie parfois un peu too much... sans doute en ce qui me concerne le plus grand realisateur ayant travaillé a hong kong.

Allez y maintenant vous pouvez me taper

A l'affiche de Fantasia 1998