Y a eu un bug sur les forums Actif forum cette semaine et quelques messages ont disparus. Voici donc la reprise du texte de Mathieu Lemée
BABYLONE A.D. aka Babylone Babies - Mathieu Kassovitz avec Vin Diesel, Michelle Yeoh, Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Gérard Depardieu, Charlotte Rampling, Mark Strong, Jérôme Le Banner, Joel Kirby, 2008, États Unis/France, 90m
Dans un futur proche, où la planète est ravagée par la guerre en plus d'être en proie à l'anarchie et à divers intégrismes religieux, un gangster nommé Gorsky engage un mercenaire cynique et désabusé, Toorop, pour escorter hors de la Russie une jeune fille, Aurora, afin de la livrer aux mains d'une secte richissime à New York, ainsi que sa protectrice. Au cours de leur périple, la jeune fille adopte un comportement de plus en plus étrange, en plus d'être la convoitise de personnes louches qui veulent la kidnapper. Bien qu'ayant juré de la protéger, Toorop en vient à soupçonner qu'elle cache un secret alors qu'elle pourrait être la porteuse d'un dangereux virus. Le mercenaire cherche à en savoir plus auprès de sa protectrice, mais la vérité sur la nature d'Aurora ne manquera pas de le surprendre, au point de modifier le but de sa mission.
"BABYLONE A.D." est encore un autre exemple de projet ambitieux mutilé dans la salle de montage par les producteurs ou les distributeurs hollywoodiens. C'est ainsi qu'à partir d'un roman touffu, riche en notations post-modernistes sur l'avenir de l'humanité face à la montée de l'intégrisme religieux et le sectarisme, opposés au progrès scientifique et médical, l'adaptation finale au grand écran n'en a retenu que les ingrédients archi-usés visant à la conception d'un film d'action banal. Le réalisateur Mathieu Kassovitz a d'ailleurs affirmé que cette version du film n'est pas la sienne et que près de 70 minutes ont été coupés par les distributeurs américains de la FOX, qui craignaient sans doute que la portée politico-religieuse du sujet ne froisse les croyants, étant donné l'importance de la religion aux États-Unis et dans d'autres pays. Cela explique ces étranges ellipses dans la narration, qui constituent autant de trous dans le récit laissés vacants par la post-production, certains plans mal jumelés ensemble, et le caractère expéditif des scènes d'actions, vite vues, vite oubliées. La courte durée du film ne permet pas non plus aux personnages de se développer outre mesure, alors qu'on sent pourtant que les acteurs croient au projet dans leur interprétation. Ne reste plus qu'à espérer une version "montage du réalisateur" pour mieux juger du résultat de l'oeuvre. En attendant, fuyez sans regrets cette version tronquée dont le naufrage est inévitable. Mathieu Lemée
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Mario aka Blanc Citron