FRIGHTENED WOMAN aka Femina Ridens aka Laughing
Woman aka Le Duo de la Mort - Piero Schivazappa avec Philippe Leroy et Dagmar Lassander, 1969, Italie, 108 min.
Maria est une jeune chercheuse scientifique qui s'intéresse à une théorie sur la stérilisation masculine comme contrôle de la population. Son patron et employeur, le docteur Leroy l'invite chez lui car il a en sa possesion des livres intéressants sur le sujet. Maria se rend chez lui avec enthousiasme mais ce fait droguer, tombe dans les pommes et au réveil, elle doit se rendre à l'évidence que son patron est en fait un maniac misogyne qui se prépare à la torturer de diverses façon sadiques pour tenter éventuellement de l'achever au moment de l'orgasme.
Oh le jolie morceau! Bien plus qu'un simple film de sexploitation, THE
FRIGHTENED WOMAN est une petite perle à découvrir en vitesse. D'abord il faut parler de l'esthétique. Du Pop-art explosif, déjanté et hyper accrocheur avec des décors ma foie parfaits. Ces derniers sont toujours intimement liés avec la belle mise en scène de Schivasappa qui se lâche bien lousse. Le tout devient par moments carrément hypnotique, certaines scènes sont de la démence pure et la petite musique pop vient se marier parfaitement à cette atmosphère de douce folie qui règne en maître pendant la majeure partie du récit. Il faut la voir cette scène où le Docteur Leroy, dans un espêce de rêve psychotronique marche lentement et entre au complet dans un vagin géant qui se ferme derrière lui telle une plante carnivore.
Le sujet est particulièrement intéressant. On s'intéresse de façon pas trop subtil au rôle de la femme et à son évolution qui tendrait vers la supériorité et la domination envers le sexe masculin. Notre docteur malade mental, aurait développé sa haine envers la femme en voyant dès son jeune âge, deux scorpions faire l'amour avec cette fin évidemment tragique de la femelle qui tue le mâle après l'acte. Il y va donc avec plusieurs actes assez sadiques dans le but d'humilier sa captive, il l'oblige à faire l'amour avec une réplique en plastique de lui-même, il l'arrose avec une hausse au point de lui faire perdre connaissance et y va de plusieurs attaques psychologiques plutôt terribles.
Mais comme ce n'est que les fous qui ne changent pas d'idée, le Docteur Leroy tombe finalement en amour avec sa prisonnière après que cette dernière, dans une sublime scène qui frôle le dix minutes, danse avec des vêtements transparents dans de sa cellule pop en se dandinant le popotin de façon bien sensuelle. Ensuite, les rôles changent d'une façon de plus en plus évidente, Maria exerce un contrôle de domination qui s'apparente plus à celui d'un maître et de son caniche qu'à une relation amoureuse.
De voir une telle progression s'avère fascinant, une approche art-house et très audacieuse il faut le dire avec beaucoup de scènes chocs et de moments étranges. Mais le message passe bien, personne n'est véritablement démonisé car chacun à son pour et son contre, mais on comprend qu'à moins d'avoir un changement d'attitude et de compréhension, il y aura toujours un dominant et un dominé. Le Docteur Leroy tombe dans son propre piège et se retrouve à être prisonnier sans même avoir besoin contrairement à lui, de torturer pour contrôler psychologiquement.
À voir, c'est tout.