SENTENCE DE MORT aka SENTENZA DI MORTE aka DEATH SENTENCE aka DJANGO UNBARMEHRZIG WIE DIE SONNE - Mario Lanfranchi avec Robin Clarke, Richard Conte, Enrico Maria Salerno, Adolfo Celi, Tomas Milian, 1967, Italie
Faux western, faux polar, fausse tragédie, faux fantastique… mais vrai film.
L’agenda d’un demi-sosie de steve mcqueen vire à la routine : il enchaîne les rendez-vous au cours desquels il colle des balles dans chaque assassin de son frère.
Sur le fond le suspense est donc modeste, tout réside dans la forme.
… que j’ai adorée, la meilleure made in Italy de l’époque, et spécialement dans le registre surnaturel qui flambe les yeux : le rouge rouge, le saloon gigantesque aux quelques pantins figés, les 10 cavaliers qui portent des torches, le cimetière et l’église comme recoins à spectres, l’enchaînement précipité de scènes lentes qui égare le temps et l’espace, la perversité croissante du top 4 de la crapulerie rencontré, les cartes à jouer implacables.
Gianni Ferrio (qui sonorisera aussi Adios california de Michele Lupo, grand western post-Keoma : eh oui il en existe) donne exactement le souffle espéré.
Richard Conte, Enrico Maria Salerno, Adolfo Celi et Tomas Milian offrent de la chair à bourreau certifiée pur chacal.
Stevie mcqueen n’existe que par sa mission à leur faire la peau. En résumé, il possède un caractère « rancunier » comme aurait pu dépeindre Jean de La Bruyère.
Certes, une madame blonde tente bien, un instant, de détourner la conversation genre dis-donc beau cowboy il y fait frisquet la nuit dans ton cimetière tous les deux autour du feu de bois, hein. Lui ne percute nada, concentré contre son colt, il reste complètement de marbre sauf son organe reproducteur : gravement il précise d’ailleurs qu’il va juste faire ce qu’il a à faire, parce que s’il ne le faisait pas ce ne serait pas fait, d’autant qu’en vrai qu’il n’a rien d’autre à faire (je retranscris ici l’esprit du dialogue).