L'ENFER DES ARMES (directors cut) - Tsui Hark - Hong Kong, 1980 - avec des coups, une souris percée qui cherche sa queue, un chat sans parachute, un parapluie, des pétards, un autocar, des (vraies ou fausses ?) photos de presse, de l'orange mécanique, un inspecteur harry local, un cimetière, quelques cousins de chuck norris, une foire-exposition de charcuterie.
Pour l'enfer des armes, mon réflexe a été de mater le directors cut, avant d'enchaîner les bonus qui démontrent que Hark tient décidément à sa moustache YMCA. Où il est aussi expliqué que le film, même après avoir été retourné à la va-vite sur un gros tiers, reste également admirable - d'ailleurs avec un certain succès bizness - une fois dégagé de son propos sans pitié qui sur le fond posait problème : c'est-à-dire le message directement anarchiste-nihiliste, crédibilisé, esthétiquement valorisé, mais... trop en phase avec l'actualité de jeunes terroristes de hong-kong en 1980.
(Ai-je tort de faire l'impasse sur le deuxième ?)
Un gros tiers de ce que j'ai aperçu est donc visuellement de qualité VHS, suite à un rafistolage à partir d'une récupe in extremis, et la bande-son me semble aussi avoir été calquée à l'arrache : zombi de goblins, shine on you crazy diamond (?) de pink floyd et... oxygène 4 de jean-michel jarre (... aka maurice jarre junior ce qui peut-être explique).
Tout en étant débarrassé de l'humour outrancier de ses dégénérés-freaks de sa précédente Histoire de cannibales (1979), il reste dans la veine no limit et bien rythmée. Surtout, pour un film pingpong, on échappe au kung-fu des petits rats de l'opéra, au quota excessif de cirque Pinder, et d'ailleurs j'ai étonnamment enduré sereinement les habituelles épilepsies des acteurs, ici refreinées.
On sent aussi l'énervement de Tsui Hark, un intelligent qui démolit méthodiquement ses joujoux avec classe : la jeunesse, les vieux, les pauvres, la police, les colons, la truanderie, les filles, etc.
Bref, un fourre-tout moderne et urbain qui mitraille en continu, entre une galerie de tous-tordus même maman, et peu importe les outils : vlin vlan ça fracasse.
Bigeyes