LES PROIES (MOONLIGHT) de Paula van der Oest, Pays-Bas (coproduction G.-B./Allemagne/Luxembourg), 2002, 1h31.
Avec Laurien Van den Broeck, Hunter Bussemaker, Johan Leysen, Jemma Redgrave, Andrew Howard.
« Claire trouve dans le jardin de ses parents un garçon de son âge grièvement blessé et ne parlant pas sa langue. Elle le soigne en cachette mais découvre rapidement qu’il s’agit d’un passeur de drogue, poursuivi par des trafiquants. Pour le sauver, Claire s’enfuit avec lui… »
Présenté comme « un film choc ! » et « un thriller dur et émouvant sur l’adolescence », ce film m’intriguait depuis quelque temps. Peu de presse, peu de commentaires à son sujet, et une sortie DVD à bas prix chez un excellent éditeur (La Fabrique de Films), il fallait en avoir le cœur net. 91 minutes de visionnement plus tard, le verdict est plutôt positif. Si le film ne bénéficie pas d’une intrigue très fouillée, la réalisatrice a le mérite de filmer avec conviction, en ne lâchant pas ses deux jeunes personnages, tous deux blessés par la vie, au propre (le passeur a reçu une balle dans le buffet) comme au figuré (la jeune fille a été abandonnée par ses parents biologiques et adoptée par un couple de riches bourgeois peu aimants). Le petit passeur et sa jolie bienfaitrice occupent l’écran, leur cavale étant la seule ligne de force du film.
On devine un budget des plus limités, mais un travail de repérages consciencieux permet une exploitation optimale des décors forestiers. Les sous-bois humides rappellent parfois INTACTO ou THE BLAIR WITCH PROJECT. Aucune intrusion de surnaturel toutefois dans ces PROIES. On en reste d’un bout à l’autre sur les rails (c'est le cas de le dire) d’un thriller, avec ses hauts (le jeu remarquable des jeunes acteurs, dont Laurien Van Den Broeck concourerait aisément pour le titre de Nicoletta Elmi des années 2000) et ses bas, comme le bâclage de la fin du film. Un thriller doublé d’une histoire d’amour puis de sexe, entre deux très jeunes adolescents, qui ne se priveront pas de devenir « aware » du danger qui les guette à coup de sniffettes du stock de coke transporté par le garçon… Un « teen-thriller » finalement assez culotté et sympathique donc ! Stelvio