Mathieu Lemée
Nombre de messages : 675 Localisation : Montréal Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: L'ENTOURLOUPE - 1980 - Gérard Pirès Jeu 4 Oct - 17:01 | |
| L'ENTOURLOUPE aka Nos intentions sont pacifiques aka The Swindle - 1980 - France - 90 minutes. Réal.: Gérard Pirès Int.: Jean-Pierre Marielle, Jacques Dutronc, Gérard Lanvin, Anne Jousset, Jean Lanier, Daniel Laloux, Isabelle Mergault, Abdennebi Aris. Deux petits truands sans envergures qui rêvent d'aventure et de vie facile, Olivier et Roland, ratent le cambriolage d'une épicerie. Ayant grandement besoin d'argent pour réaliser leurs rêves, ils acceptent de partir travailler dans le Poitou en tant que représentants de commerce. Leur patron sans scrupules, Castelard, les conseille pour qu'ils apprennent à exploiter la crédulité des paysans pauvres et incultes de la région en leur vendant des encyclopédies médicales de luxe. Mais l'arrivée dans la région de la petite amie d'Olivier, Valérie, commence à semer la pagaille alors qu'elle semble sensible aux belles paroles de Castelard. Lorsqu'Olivier, avec l'aide de copains arabes, se met à voler des vaches en espérant un profit rapide, les paysans en colère se révoltent rapidement et s'en prennent évidemment aux vendeurs d'encyclopédies. Suite au démantèlement de la petite équipe de Castelard, tous les personnages de cette histoire connaîtront un destin différent. Bien que le livre d'origine se veut un polar de Francis Ryck, le dialoguiste Michel Audiard et son complice au scénario Jean Herman ont décidé d'en faire une adaptation différente sous la forme d'une comédie noire décalée au ton provocateur. Le récit se moque sans retenue autant de la vénalité des vendeurs itinérants persuasifs que de la naïveté et l'ignorance des gens de la campagne, en proposant une galerie de paumés caractéristiques dont les contradictions révèlent une incompréhension et un manque de communication entre eux. Le dialogue d'Audiard est à cet effet composé de répliques versant dans l'outrance très impolitiquement correcte, avec parfois des propos racistes rendant les personnages plus antipathiques qu'il n'est nécessaire, mais qui témoigne d'une amertume désenchantée et d'une misanthropie envers certains types de Français relégués ici au rang de cafards abjects. Cette méchanceté fait autant rire le spectateur qu'elle le met mal à l'aise, ce qui fait que cette comédie ne sera pas du goût de tout le monde. Par ailleurs, on n'arrive pas à saisir pleinement les véritables motivations de l'auteur derrière cette noirceur évidente, à cause en partie d'une mise en scène approximative manquant quelque peu de rigueur. Si la trame sonore de Django Reinhardt s'accorde bien au contexte de l'ensemble, quelques plans nichons (de femmes laides) achèvent de précipiter ce long-métrage dans la comédie franchouillarde, certes très drôle, mais pas franchement aboutie et un peu doûteux sur les bords. Au sein d'une distribution fort inégale, Jean-Pierre Marielle reprend efficacement un rôle familier de profiteur aux belles paroles, alors que Jacques Dutronc joue les paumés avec une étonnante nonchalance. | |
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