LA SCIENCE DES RÊVES - Michel Gondry avec Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Emma de Caunes et Miou-Miou, 2006, France, 105 min.
François est un jeune artiste mexicain timide issu d'une mère française et d'un père mexicain. À la mort de ce dernier, François accepte d'aller vivre à Paris près de sa mère qui lui promet un emploi où il pourra mettre à profit son imagination débordante. Arrivé à Paris, il se rend compte que son emploi sera le très excitant métier de... fabricant de bordures pour des calendriers. Heureusement ou malheureusement pour lui, il tombe sous le charme de sa voisine qui de son côté, ne semble pas chaude à l'idée d'une relation. François, pour s'évader de sa vie ennuyante et de ses désirs amoureux repoussés, entre dans une spirale difficile à bien cerner entre le rêve et la réalité, ce qui causera quelques probèmes à notre jeune amoureux.
ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND est mon film préféré, je l'ai déjà écouté sept fois en une semaine et donc, la barre était haute pour ce deuxième long-métrage du réalisateur français. Je dois l'admettre, j'ai été déçu. Il est évident qu'un deuxième visionnement s'impose mais bon, j'écris sur le vif.
Ceux qui comme moi ont aimé le travail de Michel Gondry pour ses vidéoclips seront peut-être un peu déçu comme moi ou bien totalement sous le charme d'une formule qui fait effet. Pour ma part, j'en attendais énormément des moments fantaisistes et j'ai été rarement impressionné car j'avais l'impression d'avoir déjà tout vu. Reste que les moments de délire sont au rendez-vous et Gondry, peut-être l'artiste le plus imaginatif en ce moment dans le milieu, se laisse aller dans ce qui est et sera visiblement son projet le plus personnel à ce jour.
Gondry y va d'une quasi-analyse scientifique d'un long processus où le personnage de François, développe peu à peu son amour pour sa voisine. Déçu, il décide de s'enfermer dans son imagination où il peu vivre pleinement mais non physiquement cet amour qui le brûle. L'approche est très intéressante et très comique et on peut dire que de ce côté, Gondry y est allé d'un tour de force. Jamais de ma jeune mémoire on n'avait vu un traitement aussi original sur l'amour et sur ses déceptions.
Mais là où ça fait mal et ça agace, c'est que c'est bien beau les effets et l'analyse un peu à froid de l'amour mais bordel cette fameuse histoire d'amour, elle ne passe pas le test! Elle est fadasse et l'univers concret n'a rien de particulièrement attrayant. De ce côté, c'est à mon avis le plus gros ratage comme si Gondry ne prêtait que peu d'attention au réel et au probable pour se concentrer pleinement sur ses effets spéciaux. Ce sera encore plus difficile de s'intéresser au personnage principal, tellement incompatible avec ce qui l'entoure qu'il le devient même avec le spectateur,au point qu'on commence après une heure à le trouver assez énervant.
Ce n'est pas un ratage loin de là, mais ce n'est pas le chef-d'oeuvre auquel je m'attendais. J'ai l'impression d'avoir assisté à une oeuvre incomplète mais qui promet énormément. LA SCIENCE DES RÊVES sera pour Gondry, je l'espères, le début d'un parcours tout aussi originale mais également plus mature.