KISS OR KILL
Bill Bennett, Australie, 1997, 1h30
Avec Frances O'Connor, Matt Day, Chris Haywood, Barry Otto, Max Cullen.
Nikki et Al sont deux amants qui vivent de petites arnaques. A la suite d'une opération qui tourne mal, les deux jeunes gens sont contraints de fuir dans le désert de Nullarbor Plain. Ils laissent un cadavre derrière eux et entrent en possession d'une cassette-vidéo montrant un star du sport en pleins ébats pédophiles (!). Poursuivis par deux policiers sardoniques, ils passent la nuit dans un motel. Le lendemain, on retrouve le propriétaire assassiné. S'enfonçant un peu plus dans leur cavale, ils se réfugient dans la bicoque isolée d'un couple excentrique…
Comment ça, on n'y comprend rien, à ce pitch ? Avec un DVD arborant comme tagline "le polar du troisième type", cette apparente confusion n'a rien de surprenant. Et encore, je vous passe la scène introductive, relatant le traumatisme enfantin de l'héroïne, que l'on dirait sortie d'un slasher des années 80. Bill Bennett nous livre là un road-movie arty et foutraque, rempli de tics de mise en scène (de jump-cuts en angles bizarres) et baigné d'un éclatant soleil. Un paradoxe de plus pour ce film qui se veut "noir" ! Assez typiquement pour un long métrage estampillé indé, KISS OR KILL regorge de références et de citations (outre les jump-cuts à la Godard ou à la Scorsese). L'influence des frères Coen (pour la galerie de personnages secondaires à la masse) ou de Tarantino (pour le "flow" de certains dialogues) est patente.
Le film finit par emporter la sympathie parce qu'il respecte le genre et n'élude pas les scènes d'action attendues. Et les deux interprètes principaux sont excellents – avec leur touche très rock'n roll, on pense parfois à un duo PJ Harvey-Chris Isaak. Les plus psychopathes ne sont pas forcément ceux que l'on croit, semble au final nous dire le cinéaste, doué pour cultiver les secrets de ses personnages et orchestrer des twists absurdes. Pas mal. Stelvio
Affiche australienne : http://www.postermandan.com/images/kissorkill1.jpg