DRACULA CONTRE FRANKENSTEIN - Hugo Fregonese & Tulio Demichelli, 1969, Espagne / Allemagne de l'Ouest / Italie
aka: LOS MONSTRUOS DEL TERROR; aka: DRACULA A LA RECHERCHE DE FRANKENSTEIN; aka: REINCARNATOR; aka: ASSIGNMENT TERROR; aka: DRACULA VERSUS FRANKENSTEIN; aka: OPERATION TERROR; aka: OPERAZIONE TERROR; aka: THE MAN WHO CAME FROM UMMO
Quel est le meilleur moyen d’éliminer une bonne fois pour toute cette dégoûtante espèce humaine de la surface de la Terre sans toutefois nuire à l’environnement ? Une race mourante d’extra-terrestres libidineuse originaire de la planète Ummo et désireuse de faire main basse sur la planète bleue, répond à cette question par une théorie qui vaut ce qu’elle vaut : il faut exploiter les peurs primaires des hommes ! Une petite poignée de représentants aliens prennent alors possession des corps de quelques êtres humains afin de mener à bien leur mission qui consiste à ressusciter les grands monstres de l’Histoire dans le but de coller une frousse d’enfer au monde entier. Le comte Dracula, le monstre de Frankenstein, une momie égyptienne et Waldemar Daninsky – autrement dit le loup-garou incarné par Paul Naschy également auteur du scénario – sont tirés un à un de leur sommeil sépulcral par notre E.T. déguisé en savant fou.
Seulement voila. Nos extra-terrestres estiment que les humains sont des êtres faibles car guidés par leurs émotions. Ce qui fait de nous des proies faciles. Et pourtant, cette incroyable faculté que nous avons d’aimer, de nous fâcher ou d’avoir peur, va être la clé de notre salut ! Et c’est justement grâce à la part d’humanité présente en Waldemar Daninsky que le loup-garou fera face aux autres salopards de monstres qui eux ne s’avèrent être que des bêtes criminelles. Par la même occasion Waldemar fera naître en une femelle extra-terrestre des sentiments qu’elle avait jusque là ignorés, prouvant ainsi que la plus grande force de l’Univers n’est autre que l’Amour avec un grand A.
Les amateurs de pelloches d’exploitation, d’horreur gothique (le QG des envahisseurs se situe dans les profondeurs d'un lugubre château) ou même de SF déglinguée vont sans doute tirer une gueule déconfite face aux pathétiques et chaotiques tribulations de Waldemar et ses potos. Le rythme gériatrique du métrage, son montage incohérent (en partie dû à la présence de deux réalisateurs et à des difficultés financières qui rendirent le tournage difficile), son histoire qui verse dans le Barbara Cartland sous LSD ont vite fait de plomber l’atmosphère. D’autant plus que le fameux duel promis par le titre n’arrivera jamais (et donc à ne surtout pas confondre avec le film homonyme d'Al Adamson réalisé deux ans plus tard) ! On se console alors comme on peut avec les maquillages ringards du monstre de Frankenstein, de Dracula au teint plus que blafard et de la momie aux yeux très expressifs. Reste le toujours convaincant lycanthrope de Paul Naschy…