A l'intérieur

Tout les ans, le festival de Cannes présente des films qui provoquent l'indignation et la 60e édition n'a pas dérogé à cette règle : L'homme de Londres de Béla Tar (Hongrie), Une vieille maîtresse de Catherine Breillat (France) et, pour ma part, A l'intérieur de Julien Maury et Alexandre Bustillo.

Présenté lors de la 46e Semaine Internationale de la Critique (SIC), sélection parallèle à la compétition officielle, A l'intérieur a pour intention (non, "prétention" serait un terme plus exact) de redonner une impulsion au film de genre français. Concourant pour le prix de la Caméra d'or (meilleur premier film), cette oeuvre cinématographique de 83 minutes raconte les évènements survenus le soir de Noël à sarah (Alysson Paradis), une jeune femme enceinte qui vient de perdre son mari dans un accident de voiture. Elle passe sa dernière nuit chez elle avant de rentrer à l'hôpital le lendemain matin pour accoucher. Dans sa maison, tout est calme, jusqu'au moment où une femme en noir (Béatrice Dalle) vient frapper à sa porte...

Elevé aux films de Mad Movies, magazine dont il fut journaliste, le scénariste Alexandre Bustillo s'adjoint les services de Julien Maury, dîplomé de l'ESRA et auteur de plusieurs courts métrages, pour réaliser un premier film qui use à bon escient de tous les trucs et astuces qui font un bon film d'horreur : l'attente, l'absence, la peur du noir et de l'inconnu. On regrète cependant le collage systématique de références comme Nosferatu le vampire, Shining, ou encore Saw qui servent de pilotis à un scénario complètement vide et sans aucune originalité. Il faut pourtant reconnaitre que Laurent Barès a fait un très beau travail sur la photographie en tournant autour de clairs obscures magnifiques comme celui de la dernière scène du film, par exemple.

Véritable film de femmes où les hommes n'ont que des rôles secondaires de mâles stupides, Alysson Paradis (soeur de Vanessa, comme elle aime le rappeler) est bien fade à côté d'une Béatrice Dalle qui met tout son talent en oeuvre pour interpréter une présence fantomatique qui se situe entre la fillette de The Ring et Morticia Addams. Son personnage va à l'encontre des persécuteurs traditionnels dans le cinéma d'horreur : elle n'est plus du tout le faire-valoir de la "gentille victime". Elle vient sur un terrain sur lequel on ne l'attend pas : la sympathie auprès des autres personnages (du moins au départ). La dichotomie bon/méchant est caduque. L'opposant n'est pas seulement une machine-à-tuer : il a des sentiments, des émotions et il s'en sert.

Le film oscille entre le film d'horreur gore (voire ultra gore) et la comédie de mauvais gôut qu'il faut voir au trente-sixième degré. Les effluves de sang déversés au jet et la trachéotomie pansée avec du gros scotch mettent à terre l'atmosphère inquiétante installée depuis le début du film (je ne parlerai même pas de la scène gore ultime qui relève du non-sens). Sans l'explication finale, les points de vues et les mouvements de caméra pourraient orienter le spectateur vers le trauma de la maternité qui aurait élever un peu le message du film qui, du coup, est inexistant. Outre la scène initiale dans laquelle Dominique Frot mérite une mention spéciale pour la mise en abîme dans l'horreur caustique, les dialogues sont très mal écrits. Mais le pire du film réside dans la bande son, pourtant la fierté des metteurs en scène, qui atteint des proportions énormes et participe d'un climat assourdissant : trop de son tue le son, voire même le film !!!

Si le film possède certaines qualités, on est affligé de voir un film aussi creux et aussi gratuit. Le pompon étant la présence anecdotique et inutile de la banlieue dans tout ce qu'elle a de plus caricaturale (Mais que diable est venu faire l'un des fils Groseille de La vie est un long fleuve tranquile dans cette galère?). On se demande comment un long métrage si bien financé a bien pu attérir dans le plus grand et plus prestigieux festival de cinéma au monde. Les fans du genre y trouveront sans aucun doute leur compte. En revanche, pour ceux qui considère le cinéma (d'horreur) comme un Art, ils seront dépités face à un film qui ne propose rien de plus qu'un divertisement somme toute superficiel.

PhG

On en parlait en bien, par anticipation, dans Mad Movies, comme la pluspart des filsm provenant d'anciens collaborateurs, mais ca sentait le film qui veut choquer à tout prix, ce qui n'est pas toujours garant de succès, pour ma part. Ton texte annonce mal.

Bienvenue dans les visionnements, donc et je pose la question, sur le site, veux-tu qu'ils soit suivit de la signature Phg ou Nosferatu ? Et dans la page de listing, j'ajoute un lien vers un site si tu en as un ou veut diriger vers un site (offre à tous les collaborateurs, je me rend compte que plusieurs, au moment ou ils ont débuté ici n'avaient pas de site, mais que maintenant, on pourrait placer un lien )

Merci pour cet avis sur le film, que je n'attends pas particulièrement mais qui avait tout de même éveillé en moi quelque curiosité. Je suis tout de même impatient de pouvoir y jeter un oeil, ne serait-ce que pour y voir Béatrice Dalle, que j'ai revu hier soir en regardant Clean d'Olivier Assayas, et il n'y à rien à faire, elle est toujours aussi belle

Je ne sais pas si la volonté de choquer à tout prix était le but envisagé, mais venant de la part de critiques cinématographiques, j'aurais bien aimé que le récit s'éloigne de toute les références gratuites et poncifs du genre pour trouver un peu d'originalité, ce qui à lire ton texte n'est pas du tout le cas... Enfin il sort bientôt en salles, j'irais tout de même le voir !

Moi ça me fait juste toujours mourir de rire de lire que le festival de cannes est " le plus prestigieux festival de cinéma au monde".... on parle de paillettes ou de films? Attention pour vous mesdames et messieurs cette année nous vous proposons en exclusivitée au festival de cannes Mathieu Amalric qui cligne de l'oeil pendant une heure et demi.......

Allez hop hop hop tous au LUFF y a peut être pas nicole kidman mais au moins y a des vrais films

kitano, aigri comme d'habitude

kitano jackson a écrit:

Moi ça me fait juste toujours mourir de rire de lire que le festival de cannes est " le plus prestigieux festival de cinéma au monde".... on parle de paillettes ou de films? Attention pour vous mesdames et messieurs cette année nous vous proposons en exclusivitée au festival de cannes Mathieu Amalric qui cligne de l'oeil pendant une heure et demi.......

Allez hop hop hop tous au LUFF y a peut être pas nicole kidman mais au moins y a des vrais films

kitano, aigri comme d'habitude

Je suis désolé de te dire que le festival de cannes c'est tout sauf les paillettes. J'en reviens donc je sais de quoi je parle : le cinéma ce n'est pas que des films, ce sont des artistes aussi (marché du film, conf de presse, rencontres avec des professionnels...) et quand je dis "le plus prestigieux", sache que je pèse mes mots...
Y aurais-tu mis les pieds ne serait-ce qu'une fois ???

nosferatu a écrit:

kitano jackson a écrit:

Moi ça me fait juste toujours mourir de rire de lire que le festival de cannes est " le plus prestigieux festival de cinéma au monde".... on parle de paillettes ou de films? Attention pour vous mesdames et messieurs cette année nous vous proposons en exclusivitée au festival de cannes Mathieu Amalric qui cligne de l'oeil pendant une heure et demi.......

Allez hop hop hop tous au LUFF y a peut être pas nicole kidman mais au moins y a des vrais films

kitano, aigri comme d'habitude

Je suis désolé de te dire que le festival de cannes c'est tout sauf les paillettes. J'en reviens donc je sais de quoi je parle : le cinéma ce n'est pas que des films, ce sont des artistes aussi (marché du film, conf de presse, rencontres avec des professionnels...) et quand je dis "le plus prestigieux", sache que je pèse mes mots...
Y aurais-tu mis les pieds ne serait-ce qu'une fois ???

Bon ben encore une fois : belle preuve de ton inconsitance argumentale cher Kitano, CQFD !

nosferatu a écrit:

le festival de cannes c'est tout sauf les paillettes.

Si je ne suis pas de l'avis de KJ, je ne suis pas du tien non plus.
Le strass et les paillettes et les teuf people sur la plage ou dans les grandes barraques dans les hauts de Cannes font partie intégrante du festival de Cannes. Le nier est aussi absurde que de ne réduire le festival qu'à cet aspect.
Cannes, c'est d'un côté le glamour, le star system, et tout ce que cela implique de sourires figés, de poses photos ou de serrages de paluches. D'un autre, derrière cet aspect hautement médiatisé par les télévision et les magazines du monde entier, se déroule énormément de choses intéressantes ou non. On trouve de tout. D'abord des compétitions par moment très pertinentes (si si). Ensuite il y a le march, avec du film "d'auteur" à la grosse machine commerciale, du film indépendant fait avec les couilles au direct to DVD cheap et prémaché, des conférences sans doute dignes d'intérêt, des projections parfois exceptionnelles, d'autres qui s'avéreront être de tristes one-shot pour des films qui sombreront dans l'oubli tout de suite après, etc...
Puis il y a l'aspect financier de la chose: l'accréditation y est hors de prix, l'accès au marché y est très cher. Et Cannes est l'endroit idéal pour voir la difficulté qu'on les petits producteurs/distributeurs à se mettre en avant: d'un côté la façade d'un hôtel se voit recouverte du casting d'OCEAN'S 13, de l'autre des petites boîtes s'évertuent à distribuer des flyers aux curieux plus intéressés par le décolleté d'Angelina Jolie. Les emplacements au marché du film reflètent bien cet état de fait. Suite dans les hotels de luxe pour les majors: stands ou au mieux petite chambre pour les autres. Tout est une question de thunes, mais peut-on réellement en voulori au festival lui-même? Je ne pense pas. C'est simplement un reflet de la réalité et Cannes ou pas, celle-ci continuera à exister.
Plus difficile à digérer est cette barriére sociale entre le pékin moyen et le festivalier thuné ou possédant suffisamment de connaissances pour pouvoir accéder aux fêtes se déroulant sur les plages. Là, sur le sable, les people, les filles bien gaulées et quelques chanceux s'enfilent canapés et alcool avec délectation tandis que depuis la Croisette, des centaines de personnes regardent avec envie tout ce petit monde se péter la pense. C'est cet aspect qui m'a le plus déranger à Cannes. Et pourtant j'ai fait partie des privilégiés - c'est l'avantage de traîner avec des Tromettes fringuées avec quelques bouts de tissu: tu rentres presque partout

nosferatu a écrit:

nosferatu a écrit:

kitano jackson a écrit:

Moi ça me fait juste toujours mourir de rire de lire que le festival de cannes est " le plus prestigieux festival de cinéma au monde".... on parle de paillettes ou de films? Attention pour vous mesdames et messieurs cette année nous vous proposons en exclusivitée au festival de cannes Mathieu Amalric qui cligne de l'oeil pendant une heure et demi.......

Allez hop hop hop tous au LUFF y a peut être pas nicole kidman mais au moins y a des vrais films

kitano, aigri comme d'habitude

Je suis désolé de te dire que le festival de cannes c'est tout sauf les paillettes. J'en reviens donc je sais de quoi je parle : le cinéma ce n'est pas que des films, ce sont des artistes aussi (marché du film, conf de presse, rencontres avec des professionnels...) et quand je dis "le plus prestigieux", sache que je pèse mes mots...
Y aurais-tu mis les pieds ne serait-ce qu'une fois ???

Bon ben encore une fois : belle preuve de ton inconsitance argumentale cher Kitano, CQFD !

toi tu me fais mourir de rire..... parce que je choisis de t'ignorer je souffre "d'inconsistance argumentale" (toi t'as ton doctorat en argumentation visiblement) hé bin mon vieux t'as pas une haute opinion de toi même toi hein dis moi?
Cela dit pour quelqu'un qui se permet de juger une argumenattion qui n'existe pas , n'ayant de toute manière pas cherché a argumenter avec toi pour des raisons que tu connais tres bien et qui n'ont rien a faire sur le club (la raison pour laquelle j'ai choisi de t'ignorer donc) , je cherche encore a savoir quels sont TES arguments, que le festival de cannes soit le plus prestigieux au monde en ce qui te concerne on a compris.... mais a part ça t'as quelque chose a ajouter ou ce sera tout?

Enfin autant te le dire ça m'interesse pas de toute façon... la raison a cela? TU ne m'interesses pas... bon c'est pas tout cela faut que j'aille prendre mes médicaments contre l'inconsistance argumentale nouveau syndrome inventée par nosferatu...

*mode ignorance on*

Au revoir.

C'est vraiment l'hôpital qui se moque de la charité... Qui peut avoir un ego plus démesuré que le tien?
J'eus préféré que tu m'ignores depuis le départ plutôt que de poster ta remarque initiale pour le moins polémique (ne t'étonne pas ensuite que je sonne à minuit !).

Et je vais finir en piquant cette réplique culte de Pialat très en rapport avec Cannes : "Si [tu] ne [m'aimes] pas, sache que je ne [t]'aime pas non plus", et que tu ne m'intéresses pas plus que je ne t'interresse (mais là rien de nouveau sous la lune...).

A bon entendeur...

Le marché du Film est cool. Pour le reste, le Festival de Cannes suce. Les Hot d'Or ne sont plus là et il ne suffi que de penser à la manière qu'ils donnent leurs prix... Une année le premier prix va à Marie-Josée Croze pour un rôle de 15 minutes et l'année suivante les 6 actrices de Volver se partage le prix. Ils font honte à leur reputation. Cannes n'est plus ce qu'il etait ! On dirait un festival pour malades mentaux.

Black knight a écrit:

Le marché du Film est cool. Pour le reste, le Festival de Cannes suce. Les Hot d'Or ne sont plus là et il ne suffi que de penser à la manière qu'ils donnent leurs prix... Une année le premier prix va à Marie-Josée Croze pour un rôle de 15 minutes et l'année suivante les 6 actrices de Volver se partage le prix. Ils font honte à leur reputation. Cannes n'est plus ce qu'il etait ! On dirait un festival pour malades mentaux.

Pas tout à fait tort, mais là tu parles de faits isolés...
Pour "Volver", il faut voir que le prix collectif a été donné pour faire la paire avec le prix de "Indigène", mais il est bien clair que seule Penelope Cruz (et peut-être Carmen maura) le méritai(en)t !

Je suis assez d'accord avec toi, en un sens, mais on oublie souvent que le festival de Cannes, ce n'est pas que la compétition officielle. "Un certain regard", "La Semaine Internationale de la Critique" et "La Quinzaine des Réalisateurs en font bien partie et présente des oeuvres tout à fait intéressantes (souvent plus que la compétition officielle, d'ailleurs).

En ce qui concerne les soirées, bien sûr que c'est Cannes en période de festival, mais ce n'est pas LE Festival, si ce n'est celui de la presse people. Quand aux marches (pour les avoir montées quasiment tous les soirs), c'est beau pour la presse écrite et télévisuelle, mais franchement, c'est inintéressant et, je le pense, insignifiant, pour le reste des festivaliers...

Pour le marché du film et les accréditations, je suis d'accord que le prix est une honte, mais la vie est ainsi faite (le commerce aussi, en passant). Mais c’est justement le marché du film qui en fait un festival prestigieux. En un lieu immense, tu as tous les cinémas du monde (de l’orient à l’occident, du nord au sud). C’est à Cannes que les films se vendent et pas que les blockbuters. Le marché du film est lieu de rencontre impressionnant. Et le short film corner & été pour moi une mine d’or. C’est unique au monde.