THE CONDEMNED aka Condamnés - 2007 - États-Unis - 113 minutes.
Réal.: Scott Wiper Int.: "Stone Cold" Steve Austin, Vinnie Jones, Robert Mammone, Rick Hoffman, Tory Mussett, Christopher Bakerm, Sam Healy, Madeleine West, Masa Yamaguchi, Luke Pegler.
Un producteur de télévision, Goldman, a mis point une nouvelle émission de télé-réalité pour le marché de l'internet, où dix condamnés à mort de tous les continents devront s'affronter sur une île déserte du Pacifique, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un seul survivant qui obtiendra alors la liberté. Parmi les compétiteurs, un dénommé Jack Conrad, un ancien soldat de commando condamné au El Salvador, semble peu désireux de jouer le jeu et préfère trouver un moyen de quitter l'île. Alors que les condamnés, qui ont trente heures pour s'entretuer, ont déjà commencer à se battre entre eux, Conrad parvient à échapper aux multiples caméras installés partout dans l'île et à brouiller le signal de son émetteur de repérage. Il réussit même à dénicher le campement de l'équipe de production et à communiquer brièvement avec son ex-femme. Repéré, Conrad n'a donc plus le choix d'affronter mortellement certains condamnés encore en vie, mais il a bien l'intention après de régler le compte de Goldman. Celui-ci manipule en réalité le jeu pour ne laisser aucune chance à Conrad, tout en voulant exploiter au maximum la violence des affrontements pour faire monter les cotes d'écoute, ce qui ne fait pas l'unanimité de certains de ses employés.
La WWE semble bien décider à envahir en permanence les écrans de cinéma pour mettre en valeur ses lutteurs. "THE CONDEMNED" représente d'ailleurs une production plus ambitieuse que les précédentes de la compagnie, tant dans sa durée que dans le thème abordé. Néanmoins, en voulant critiquer le phénomène des émissions de télé-réalité artificielles exploitant la violence facile pour attirer les masses, les auteurs ont eux-mêmes commis l'erreur de vouloir rendre cette violence excitante pour le spectateur friand d'action musclé à tout prix, en déformant volontairement les données de l'intrigue pour le manipuler et en insistant bêtement sur le manichéisme primaire des personnages. Cela donne au film des allures perverses qui pourrait donner une impression de malaise et qui nous amène à se poser des questions sur les intentions mercantiles de certains producteurs, d'autant plus qu'il n'y a pas vraiment de distanciation dans la mise en scène et qu'on aurait souhaité plus d'humour dans le propos pour mieux faire passer la pilule. Seul un certain public adulte ou les membres de ce club pourront saisir ces aspects ou bien rigoler inconsciemment des manques de nuances du récit, des nombreux emprunts faits à d'autres pellicules portant sur la chasse à l'homme et de la prévisibilité de l'intrigue. Mais pour une certaine frange minoritaire d'un public adolescent naïf mal préparé, ce film pourrait possiblement influencer leurs comportements, étant donné l'excitation et l'incroyable quantité de testostérone qu'il génère. Dans un autre ordre d'idée, les séquences d'affrontements sont extrêmement viriles, grâcieuseté d'une chorégraphie efficace mise au point par Richard Norton, mais le réalisateur aurait eu intérêt à les filmer moins frénétiquement car la caméra bouge sans arrêt et cadre mal les protagonistes. L'ensemble est techniquement valable, mais la photographie utilise des couleurs laides plutôt agaçantes pour l'oeil. Un Steve Austin monolithique s'en tient à la personnalité rebelle de son personnage sur le ring, alors que seul Vinnie Jones semble tirer son épingle du jeu dans un rôle de condamné salopard. Un film d'action dont l'angle commercial plutôt douteux apparaît quand même questionnable et qui a de quoi nous laisser perplexe, sauf si on le voit comme la lutte: lorsqu'on sait que c'est arrangé par le gars des vues!
Affiche à venir!